L’ex-Premier ministre Macky Sall interrogé, son passeport confisqué

A moins de deux mois d’importantes élections locales au Sénégal, l’ancien Premier ministre sénégalais Macky Sall, mis en cause par le gouvernement dans une affaire de blanchiment, a été interrogé pendant plus de trois heures par la police qui a confisqué son passeport.

Des partisans de l’ancien premier ministre Macky Sall, le 27 janvier 2009 à Dakar

Des partisans de l’ancien premier ministre Macky Sall, le 27 janvier 2009 à Dakar

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Ancien président de l’Assemblée nationale et ex-numéro 2 du parti présidentiel, récemment tombé en disgrâce, il "a balayé d’un revers de la main les accusations du ministre de l’Intérieur", a indiqué le porte-parole du collectif des avocats de Macky Sall, Me Pape Leyti Ndiaye.

"Le ministre de l’Intérieur et ceux qui l’ont inspiré poursuivent un double objectif: ternir l’image de marque de Macky Sall, l’empêcher de participer aux élections locales et restreindre sa liberté de mouvement", a ajouté l’avocat, selon l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle).

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"Macky Sall s’est vu confisquer son passeport et est prié de rester à la disposition des enquêteurs", a-t-il souligné.

L’ex-Premier ministre a créé début décembre son parti, l’Alliance pour la République (APR-Yakaar), et a rejoint la coalition de l’opposition dans la perspective des élections locales du 22 mars, qui font figure de test pour le pouvoir dans un contexte de tensions politiques et sociales.

A son arrivée au commissariat central du Plateau, quartier administratif de Dakar, il avait été accueilli par plus de 200 sympathisants et badauds, nombre d’entre eux scandant: "Macky président". Avant la fin de l’interrogatoire, la police a dispersé la foule avec des grenades lacrymogènes.

Dès sa mise en cause, l’entourage de M. Sall avait immédiatement dénoncé une "pure calomnie" et une "vaine tentative de liquidation" d’un concurrent politique et éventuel candidat à la présidence.

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"Il s’agit d’une +criminalisation+ des opposants qui sont des présidentiables", a affirmé à l’AFP Alioune Tine, responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), basée à Dakar et considérée comme une des principales ONG de ce type en Afrique.

"Cela permet de tenir Macky Sall en laisse car il constitue une menace pour Karim Wade", fils du président Abdoulaye Wade, 82 ans, au pouvoir depuis 2000, a-t-il ajouté.

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Agé de 40 ans, Karim Wade, conseiller de son père à la présidence, est entré officiellement dans l’arène politique la semaine dernière comme candidat aux élections municipales à Dakar sur une liste de la coalition Sopi (au pouvoir).

Karim Wade n’a jamais évoqué publiquement d’autres ambitions politiques mais la presse privée sénégalaise ne cesse de le présenter comme le dauphin du chef de l’Etat, en vue du scrutin présidentiel de 2012.

Le ministre de la Justice Madické Niang a tenté pour sa part de minimiser la portée de l’audition de mardi: "Personne n’est au dessus de la loi. Quand il y a une situation (. . . ) dans laquelle vous êtes mises en cause, il est tout à fait normal qu’on vous demande de vous expliquer".

"Vous demander de vous expliquer ne signifie pas que vous êtes totalement mis en cause, c’est l’inculpation qui va être le premier pas dans lequel on vous met en cause parce qu’il y a des charges qui vont vous être opposées", a-t-il indiqué mardi lors d’un débat à l’Assemblée nationale.

Le ministère sénégalais de l’Intérieur avait fait état lundi soir de "l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent sale impliquant Macky Sall (. . . ) et Abdoulaye Sall, de nationalité sénégalaise résidant au Gabon".

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