Les revenus du pétrole pourraient chuter de moitié en 2009

Les revenus du pétrole en Angola, premier producteur d’or noir d’Afrique avec le Nigeria, pourraient chuter de moitié en 2009 et mettre en péril la reconstruction du pays dévasté par 27 années de guerre civile, a averti la Banque mondiale.

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement a déjà annoncé qu’il devrait réduire ses investissements en 2009 en raison de la chute du cours du brut et le ministre angolais du pétrole, Jose Botelho de Vasconcelos, a annoncé une réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), si la tendance se poursuivait.

"S’il y a une soudaine chute des cours, les membres de l’Opep se réuniront", a-t-il déclaré à l’hebdomadaire angolais O Pais, en réponse à une question sur la réaction de l’Angola au palier de 40 dollars.

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Le cours du brut, qui a brutalement chuté avec la crise économique mondiale, oscille actuellement autour de 45 USD/baril.

L’Opep doit se réunir en mars mais il est "possible" que ses membres doivent se concerter plus tôt, a ajouté le ministre.

Pour l’Angola, l’enjeu est de taille. "Si l’on prend en compte un scénario pessimiste avec le cours du brut autour de 40 dollars et une diminution de 13% de la production sur l’année, les revenus pourraient diminuer de jusqu’à 50% en 2009 par rapport à 2008", selon un économiste de la Banque mondiale en Angola, Ricardo Gazel.

"Un tel scénario pourrait conduire le gouvernement à des ajustements budgétaires lourds de conséquences" sur les investissements publics, a-t-il poursuivi dans le rapport mensuel de l’institution. Plus des deux tiers des 16 millions d’Angolais vivent avec moins de deux dollars par jour.

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Le pétrole assure quelque 85% des revenus de l’Etat angolais. L’envolée des cours a assuré au pays une croissance parmi les plus fortes au monde, de 23% en 2007 et 15,6% en 2008, selon la Banque mondiale.

Cette forte expansion, après les années difficiles qui ont suivi le cessez-le-feu de 2002, a permis de financer routes, voies ferroviaire et autres infrastructures détruites par la guerre mais a aussi attiré les investissements étrangers, notamment chinois.

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L’économiste angolais indépendant Alves da Rocha envisage cette année une chute dramatique de la croissance, à moins de 6%. Le gouvernement a pris en compte une croissance de 11% pour son budget 2009, et un baril à 55 dollars en moyenne.

"Je pense que nous aurons un nouveau budget pas plus tard qu’en avril et que les investissements publics vont être réduits de 40 à 50%", a déclaré le professeur Rocha.

Après les législatives de septembre 2008 qui ont assuré sa domination, le régime du président Jose Eduardo Dos Santos a promis de bâtir un million de logements pour les plus pauvres, qui s’entassent dans des bidonvilles.

Plus d’un tiers des 42 milliards de dollars des dépenses de l’Etat prévues en 2009 devait aller à des projets sociaux.

L’Etat entend également diversifier l’économie du pays, grâce à des programmes de formation intensive et des investissements dans le secteur agricole autrefois bénéficiaire.

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