Madagascar: manifestations suspendues, le président appelle au dialogue

Le président malgache a appelé mardi au dialogue le maire de la capitale, devenu son principal opposant et dont l’appel à suspendre les manifestations mardi a été globalement bien suivi, au lendemain de scènes d’émeutes et de pillages à Antananarivo.

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

« J’appelle à l’unité nationale et au dialogue », a lancé mardi après-midi Marc Ravalomanana sur les ondes de la radio privée Antsiva.

« J’appelle la communauté internationale ainsi que les églises à tout faire pour que les deux parties se rapprochent », a-t-il déclaré, avant d’ajouter: « Si on y arrive, je promets que les troubles s’arrêteront rapidement ».

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Au moins deux civils ont été tués lundi à Antananarivo lors d’émeutes qui ont éclaté à l’issue d’un rassemblement de dizaines de milliers de personnes à l’appel du maire de la capitale qui dénonce depuis vendredi « une dictature » sur la Grande Ile de l’océan Indien.

Mardi matin, le président avait souligné sur la même radio la nécessité de « mettre de côté toute fierté, tout ego » et de « discuter » pour régler la crise, peu de temps après que son adversaire eut ordonné publiquement la suspension avec effet immédiat de son mouvement.

« On suspend le mouvement aujourd’hui (mardi). Tout le monde reste à la maison », a déclaré le maire, toujours sur les ondes de la radio Antsiva.

« Il n’y a pas de discussions ou dialogue aujourd’hui. Il faut d’abord juger le militaire qui a tué un de mes partisans », a-t-il ajouté.

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Son appel a été globalement bien respecté: aucun rassemblement de masse n’a été constaté mardi dans le centre d’Antananarivo où des groupes de plusieurs dizaines de personnes étaient toutefois visibles dans l’après-midi, dont certains faisaient face à des policiers.

Selon le chef des relations internationales de la gendarmerie malgache interrogé par l’AFP, le capitaine Armandin Ralaiko, les policiers ont eu recours, à plusieurs reprises, à des tirs de sommation en l’air pour disperser des groupes de « pillards », sans qu’il n’y ait eu selon lui de blessés.

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Ce dernier a précisé que 500 hommes avaient été mobilisés mardi dans la capitale, et que ce nombre serait légèrement supérieur dans la nuit.

M. Ralaiko a également fait état de pillages de centrales d’achat du groupe agro-alimentaire Tiko de M. Ravalomanana dans plusieurs villes de province, dont Mahajanga (cote ouest) et Toamasina (ex-Tamatave – cote est).

Une proche du maire, Elia Ravelomantsoa, coordinatrice de la communauté urbaine d’Antananarivo, a déploré ces regroupements et exactions.

« C’est complètement exogène (à notre mouvement). Nous ne sommes pas du tout d’accord avec les exactions et nous avons donc négocié (mardi matin) avec l’état-major pour protéger les magasins. C’est pour ça que le maire est descendu sur la place du 13 mai ce matin » pour les appeler à se disperser, a-t-elle déclaré.

Lundi, des émeutiers avaient pillé et saccagé deux centrales d’achat ainsi que les locaux de sa télévision privée MBS. Des supermarchés avoisinants avaient également été pillés jusque tard dans la nuit de lundi à mardi.

Les manifestants s’en étaient d’abord pris aux locaux de la radio nationale malgache, dans le centre-ville, qu’ils avaient saccagés et partiellement incendiés.

Jeune entrepreneur, le maire entretient des rapports tendus avec le régime depuis son élection en indépendant à la mairie en décembre 2007.

Le bras de fer s’est envenimé depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de la télévision privée Viva, propriété du maire, qui avait diffusé une interview de l’ex-président Didier Ratsiraka.

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