Des ennuis judiciaires pour l’ex-Premier ministre Macky Sall

A moins de deux mois d’importantes élections locales au Sénégal, le gouvernement a mis en cause un ancien Premier ministre récemment tombé en disgrâce, Macky Sall, dans une affaire de blanchiment d’argent pour laquelle il a été convoqué par la police.

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

L’entourage de M. Sall, également ancien président de l’Assemblée nationale et ex-numéro 2 du parti présidentiel, a immédiatement dénoncé une "pure calomnie" et une "vaine tentative de liquidation" d’un concurrent politique et éventuel candidat à la présidence.

"Il s’agit d’une +criminalisation+ des opposants qui sont des présidentiables", a affirmé Alioune Tine, responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho), basée à Dakar et considérée comme une des principales ONG de ce type en Afrique.

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"Cela permet de tenir Macky Sall en laisse car il constitue une menace pour Karim Wade", fils du président Abdoulaye Wade, 82 ans, au pouvoir depuis 2000, a-t-il ajouté.

"Tout le monde est abasourdi par ce qui se passe au Sénégal. Nous lançons un appel à la communauté nationale et internationale face aux menaces pesant sur les libertés politiques", a-t-il poursuivi.

Agé de 40 ans, Karim Wade, conseiller de son père à la présidence, est entré officiellement dans l’arène politique la semaine dernière comme candidat aux élections municipales du 22 mars à Dakar sur une liste de la coalition Sopi (au pouvoir).

Karim Wade n’a jamais évoqué publiquement d’autres ambitions politiques mais la presse privée sénégalaise ne cesse de le présenter comme le dauphin du chef de l’Etat, en vue du scrutin présidentiel de 2012.

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"En moins de deux mois", l’Alliance pour la République (APR-Yakaar), créée par Macky Sall début décembre, s’est alliée à l’opposition "et pu présenter des listes sur toutes l’étendue du territoire", a souligné le porte-parole du parti Seydou Gueye.

"En terme de menace politique, c’est un candidat sérieux. Mais à chaque fois qu’un adversaire sérieux est un prétendant à la succession (du président Wade), il ne dort plus tranquillement", a-t-il assuré.

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Le ministère sénégalais de l’Intérieur avait fait état lundi soir dans un communiqué de "l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent sale impliquant Macky Sall (. . . ) et Abdoulaye Sall, de nationalité sénégalaise résidant au Gabon".

"Dans le cadre de l’enquête ouverte, les services compétents ont alors intercepté des correspondances avec un chef d’Etat africain tendant à avaliser l’idée que les fonds incriminés proviendraient de ce dernier", selon le texte, qui ne précise pas l’identité du chef d’Etat en question.

Selon l’APR, Abdoulaye Sall, qui était en provenance de Libreville, a été minutieusement fouillé samedi à l’aéroport de Dakar avant d’être arrêté lundi car il avait un permis de conduire gabonais mais pas sénégalais.

Responsable du Forum civil, branche sénégalaise de l’ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption Transparency International, Mohamadou Mbodj "reste très dubitatif" sur cette affaire de blanchiment: "on est allé trop vite en besogne, l’enquête doit être longue, ce n’est pas du flagrant délit".

"On a l’impression que c’est la réédition de l’affaire Idrissa Seck", ex-Premier ministre (2002-2004), accusé de malversation et emprisonné pendant près de sept mois en 2005-06, a-t-il conclu.

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