Pour un gouvernement d’union malgré l’opposition réticente

L’Afrique australe a recommandé aux dirigeants politiques du Zimbabwe la formation d’un gouvernement d’union nationale le 13 février, une résolution accueillie fraîchement par l’opposition qui a repoussé sa décision à vendredi.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, le 26 janvier 2009 à Pretoria

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, le 26 janvier 2009 à Pretoria

Publié le 27 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

"Nous espérons que (les recommandations de la région) permettront un nouveau départ dans les relations politiques au sein du pays et dans les structures gouvernementales", a déclaré à son retour à Harare le président Robert Mugabe qui a promis d’"étudier les inquiétudes" de son rival Morgan Tsvangirai.

Le chef de l’Etat et les 14 autres responsables de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont tenté lundi lors d’un sommet marathon à Pretoria de sauver un accord de partage du pouvoir signé en septembre.

la suite après cette publicité

Ce pacte prévoit que Robert Mugabe conserve son poste et que son opposant devienne Premier ministre d’un gouvernement d’union, mais il n’a pas été appliqué en raison notamment de désaccords sur l’attribution des postes-clés.

Alors que le Zimbabwe s’enfonce toujours plus loin dans la crise, la SADC a fixé un calendrier.

"Le Premier ministre et les vice-Premiers ministres (désignés) devraient entrer officiellement en fonctions d’ici le 11 février 2009", a déclaré le secrétaire exécutif de la SADC, Tomaz Salomao.

"Les ministres et les vice-ministres devront entrer officiellement en fonctions le 13 février, ce qui mettra fin au processus de formation du gouvernement inclusif", a-t-il ajouté.

la suite après cette publicité

Le président sud-africain Kgalema Motlanthe, qui préside actuellement le bloc régional, a ensuite assuré que les parties avaient accepté ces conseils, que la SADC n’a aucune autorité pour imposer.

"Elles vont se présenter à la date fixée pour la prestation de serment et procéder à la formation du gouvernement", a-t-il assuré lors d’une conférence de presse.

la suite après cette publicité

Mais le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Tsvangirai n’a pas caché sa réticence à accepter aujourd’hui ce qu’il refuse depuis des mois. "Très clairement, les conclusions atteintes, telles que reflétées dans le communiqué, sont loin de répondre à nos attentes", indique un communiqué.

"C’est une proposition provisoire qui a été formulée par la SADC. La décision finale devra être prise vendredi par le conseil national du parti", a précisé le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa.

Le MDC, qui a remporté les élections générales de mars 2008, accuse le régime au pouvoir depuis l’indépendance en 1980 de s’arroger tous les postes à responsabilité. Il s’élève également contre le maintien en détention d’opposants.

Dans la nuit de lundi à mardi, les dirigeants de la SADC ont estimé que ces questions devaient faire l’objet d’un dialogue après la formation du gouvernement.

L’Afrique australe, très divisée sur la question, a par ailleurs maintenu la position exprimée lors de son dernier sommet, en novembre, concernant le ministère de l’Intérieur, qu’elle souhaite voir partager en alternance entre les différents partis. Le MDC avait à l’époque rejeté cette suggestion.

Le bloc régional, qui organisait son 7e sommet en un an sur le Zimbabwe, a régulièrement été critiqué pour son apparent manque de fermeté envers le régime de Mugabe, 85 ans en février, dont le pays s’écroule chaque jour davantage.

Une hyperinflation estimée à plusieurs milliards de pour cent transforme en gageure la survie au quotidien, une épidémie de choléra a fait près de 3. 000 morts en cinq mois et la moitié de la population est menacée de famine.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Tsvangirai en fonction d’ici le 11 février a décidé la SADC

Contenus partenaires