Le maire d’Antananarivo durcit son bras de fer avec le pouvoir, un mort

Un manifestant a été tué à Antananarivo en marge d’un rassemblement de dizaines de milliers de personnes à l’appel du maire Andry Rajoelina, devenu le principal opposant du président malgache et dont la nouvelle démonstration de force a tourné à l’émeute.

Publié le 26 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Ecourtant un séjour à l’étranger, le président Marc Ravalomanana est rentré dimanche à Antananarivo, déclarant vouloir "rétablir l’ordre" et "sauvegarder la République".

Les manifestants s’étaient rassemblés dans la matinée sur la place du 13 mai, haut lieu de la contestation malgache, à l’appel de M. Rajoelina qui dénonce depuis vendredi "une dictature" à Madagascar et avait lancé un mot d’ordre de grève générale pour ce lundi.

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La situation demeurait volatile lundi soir à Antananarivo. L’essentiel des manifestants avait toutefois déserté les rues de la capitale, selon le correspondant de l’AFP.

"De notre côté, nous avons une victime par balles au niveau de la tête (qui est survenue) pendant l’assaut au siège de la télévision privée MBS", de Marc Ravalomanana, a déclaré à l’AFP le premier adjoint au maire, Andriamahazo Nirhy-Lanto, précisant que la victime était "un jeune homme".

Deux centrales d’achat situées à Antananarivo appartenant au groupe agro-alimentaire Tiko de Ravalomanana, ainsi que les locaux de sa télévision privée MBS, ont été pillés et saccagés, selon des sources concordantes. Des supermarchés avoisinants ont été pillés.

Les manifestants s’en étaient d’abord pris aux locaux de la radio nationale malgache (RNM), au centre d’Antananarivo, qu’ils ont saccagés et partiellement incendiés lundi matin.

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De même, une centaine d’émeutiers avait pillé dans la matinée la maison d’un conseiller politique du président tandis que des partisans du maire érigeaient des barrages routiers en divers points de la ville.

La France, dont Madagascar est une ancienne colonie, a exhorté lundi au respect de "l’ordre constitutionnel" et des principes démocratiques. "Nous considérons que seul un dialogue politique entre les parties permettra une solution pacifique à cette crise", a déclaré le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères, Frédéric Desagneaux.

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L’adjoint au maire a souhaité "une négociation entre les deux parties demain (mardi)". "On a a pu montrer le rapport de force", a-t-il ajouté.

Lundi, Rajoelina, surnommé "TGV" pour son caractère fonceur, a renouvelé ses virulentes critiques contre Ravalomanana malgré les mises en garde du régime et appelé à une nouvelle manifestation pour mardi matin.

"Le pouvoir appartient au peuple, il peut se l’accaparer. A chaque heure qui passe, le pouvoir prouve la dictature", a lancé le maire de 34 ans, juché sur un camion face à la foule.

Jeune entrepreneur, il entretient des rapports tendus avec le régime depuis son élection en indépendant à la mairie en décembre 2007.

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