L’UE renforce ses sanctions contre le régime zimbabwéen de Mugabe

L’Union européenne a durci lundi ses sanctions contre le régime zimbabwéen en s’en prenant pour la première fois à des sociétés basées sur le territoire européen, face aux violations des droits de l’Homme et à la paralysie politique dans le pays.

Publié le 26 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une réunion à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont allongé la liste des personnes et des entreprises proches du régime dont le séjour ou l’activité sont interdits dans l’UE, selon les sources diplomatiques.

La liste des personnes concernées, qui comporte depuis longtemps le président Robert Mugabe et sa femme Grace, passe de 177 noms à 203, et celui des entreprises interdites, de 4 à 40. Et parmi elles, pour la première fois, 18 sociétés ayant leur siège en Europe et accusées d’être liées au régime zimbabwéen.

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Toutes ont leur siège social dans des territoires britanniques à la fiscalité avantageuse, les Iles Vierges britanniques, l’île de Man, l’île de Jersey notamment, selon les mêmes sources.

La liste détaillée ne sera publiée que mardi.

« La situation au Zimbabwe s’est détériorée d’une manière qui va nettement à l’encontre des devoirs et responsabilités qui incombent à un gouvernement », souligne un texte adopté par les chefs de la diplomatie européenne.

« Les victimes de cette mauvaise administration sont les Zimbabwéens », ajoutent-ils, en « condamnant le régime qui ne répond pas aux besoins économiques et sociaux les plus fondamentaux de la population ».

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L’UE dénonce aussi « les violations des droits de l’homme », « en particulier l’enlèvement et l’arrestation de ceux qui exercent un droit démocratique d’opposition au régime et qui défendent les droits de l’homme ».

Elle appelle une nouvelle fois à la constitution d’ »un gouvernement démocratique véritablement représentatif, reflétant la volonté du peuple zimbabwéen exprimée lors de l’élection de mars 2008″ et exhorte « les parties concernées à se conformer à l’accord de partage du pouvoir ».

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Par ailleurs, les ministres soutiennent l’idée d’une enquête pour examiner si le régime du président Mugabe est financé par le commerce du diamant illicite, en particulier sur le site de Marange/Chiadzwa.

Les Européens avaient averti mi-octobre qu’ils durciraient leurs sanctions si l’accord de partage de pouvoir du 15 septembre n’était pas appliqué entre M. Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) de Morgan Tsvangirai.

Le MDC, qui a remporté les élections générales de mars 2008, accuse le régime de vouloir conserver tous les postes à responsabilité et refuse d’entrer dans un gouvernement qui ne lui laisserait qu’un rôle subalterne.

Plusieurs tentatives de négociations pour arriver à un partage du pouvoir n’ont rien donné jusqu’ici.

Le régime de M. Mugabe a encore lancé lundi un ultimatum à son rival à l’occasion d’un sommet régional convoqué à Pretoria pour tenter de mettre fin à la crise politique au Zimbabwe.

« Ce sommet est le dernier qui va évoquer la question d’un gouvernement d’union. Si cela ne marche pas aujourd’hui, quand le président reviendra ici (à Harare), il devra absolument former un nouveau gouvernement avec ou sans Morgan Tsvangirai », a déclaré le vice-ministre zimbabwéen de l’Information Bright Matonga.

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