Militaires rwandais et congolais progressent pour chasser les rebelles
L’opération des armées congolaise et rwandaise, enclenchée le 20 janvier pour réduire les rébellions dans l’est de la République démocratique du Congo, commence à entrer en contact avec les rebelles hutu rwandais à mesure qu’elle pénètre en profondeur.
Des militaires rwandais et congolais poursuivaient leur progression dimanche vers le nord de la province du Nord-Kivu, pour en chasser les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), a constaté un journaliste de l’AFP.
Un colonne de plusieurs centaines de soldats rwandais marchaient sur la route entre Kanyabayonga et Mabenga, en plein coeur du Parc national des Virunga.
Une station de surveillance du parc se trouve à Mabenga, et, à proximité, des soldats congolais (FARDC) se sont installés au milieu de babouins et d’antilopes. La situation était parfaitement calme sur la route, avec un léger trafic de camions et véhicules civils.
Quelques convois de Casques bleus indiens de la Mission de l’ONU en RDC (Monuc), qui disposent d’une base à Rwingi, au sud de Kanyabayonga, sillonnaient l’axe routier.
Plus au nord de Mabenga, commence une zone-tampon frontalière des positions tenues par les rebelles des FDLR et des milices maï-maï.
Mabenga se trouve à 70 km au sud-est de Mitimingi, localité située au sud du territoire de Lubero, où 9 rebelles des FDLR ont été tués vendredi et samedi, selon l’état-major conjoint de l’opération des armée rwandaise et congolaise.
Des pertes démenties dimanche par le président des FDLR, Ignace Murwanashyaka, selon lequel il n’y a pas encore eu de combats. Selon lui, l’armée gouvernementale a en revanche perdu neuf soldats dans un affrontement avec des miliciens congolais maï-maï.
Des mouvements de troupe des FDLR, basées au Sud-Kivu, étaient observés en direction du Nord-Kivu, a indiqué dimanche à l’AFP une source militaire de la Monuc à Kinshasa.
Plus au sud, dans la zone de Rutshuru, l’opération conjointe a occupé ces derniers jours les localités et régions tenues par les éléments de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), restés fidèles à leur chef Laurent Nkunda.
L’ex-général, un Congolais tutsi, a été arrêté au Rwanda jeudi par ses anciens alliés rwandais qui le soutenaient activement depuis le début de sa rébellion en 2004.
Son porte-parole a affirmé dimanche que Nkunda a été arrêté alors qu’il venait discuter avec les autorités rwandaises, et non, comme l’ont indiqué ces dernières, alors qu’il était en fuite.
« Il allait à Gisenyi (ville rwandaise frontalière) pour parler des actions à mener contre les FDLR et il a été arrêté là-bas ». « Les Rwandais nous ont trompé », a déclaré Bertrand Bisimwa.
Avant sa capture ses principaux commandants avaient fait défection et annoncé le 16 janvier à Goma, capitale du Nord-Kivu, la « fin de la guerre » et leur ralliement aux FARDC.
Kinshasa attend désormais son extradition pour juger Nkunda.
A Londres, le ministre des Affaires étrangères britannique David Miliband a salué dimanche la coopération entre le Rwanda et la RDC, qualifiant l’arrestation de Nkunda d’ »importante ».
Symbole du retour du pouvoir gouvernemental dans l’est du pays, plusieurs ministres dont celui de la Défense, se sont rendus samedi à Rutshuru, pour y proclamer devant plusieurs centaines d’habitants que « la guerre est finie ».
Kigali renforce de jour en jour sa présence armée, avec au moins 5. 000 soldats entrés au Nord-Kivu depuis mardi, selon la Monuc.
L’opération militaire sans précédent lancée par Kinshasa et Kigali, ennemis dans les années 1990, ne semble pas avoir fait de victimes parmi les civils pour l’instant, une crainte exprimée par des habitants et des organisations humanitaires.
Les rébellions et milices qui ont ravagé le Nord-Kivu depuis une quinzaine d’année sont responsables de massacres de civils, de viols et du déplacement forcé de centaines de milliers d’habitants.
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