Somalie: l’armée éthiopienne a achevé son retrait total

L’Ethiopie a annoncé dimanche avoir achevé son retrait de Somalie, pays ravagé par la guerre civile où elle intervenait depuis fin 2006 aux côtés du gouvernement somalien contre une insurrection islamiste, mais qui était devenu un bourbier militaire pour ses troupes.

Publié le 25 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

« L’armée éthiopienne a achevé avec succès son retrait de Somalie et s’est complètement retirée » du territoire somalien, a annoncé dimanche à l’AFP le ministre éthiopien de la Communication, Bereket Simon.

« Nous aiderons (le gouvernement somalien) à de nombreux niveaux pour ramener la paix dans le pays mais cela n’impliquera plus notre armée comme auparavant », a-t-il poursuivi, précisant que les soldats éthiopiens « resteront vigilants » à la frontière commune.

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Des témoins interrogés par l’AFP à Baïdoa, à 250 km au nord-ouest de Mogadiscio, ont confirmé les mouvements de troupes éthiopiennes et précisé que des convois avaient notamment quitté la ville tôt dimanche en direction de la localité frontalière de Dolo.

« J’ai vu au moins 30 véhicules militaires éthiopiens quitter Baïdoa tôt ce matin », a rapporté un résident, Abdiweli Yusuf.

Ce retrait total, annoncé le 2 janvier par Addis Abeba, change drastiquement la donne en Somalie et en particulier à Mogadiscio, où le retrait des soldats éthiopiens avait été achevé le 15 janvier.

Il fait planer encore plus d’incertitudes sur la sécurité dans ce pays pauvre en guerre civile depuis 1991, où la situation politique est également à un tournant: un nouveau Parlement, élargi aux islamistes modérés, doit prêter serment à partir de lundi afin d’élire un nouveau président après la démission le 29 décembre dernier d’Abdullahi Yusuf Ahmed au terme d’une crise politique.

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L’armée éthiopienne était intervenue officiellement fin 2006 pour soutenir le gouvernement somalien, et a mis en déroute début 2007 les islamistes qui avaient contrôlé pendant quelques mois l’essentiel du centre et du sud de la Somalie. L’Ethiopie, en majorité orthodoxe, avait justifié cette intervention en arguant que les islamistes menaçaient sa sécurité.

Mais Addis Abeba était récemment devenue soucieuse de s’extraire d’un bourbier militaire car depuis début 2007, Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre d’une guérilla acharnée – visant en particulier les forces somaliennes et éthiopiennes – dirigée par les combattants extrémistes islamistes des shebab.

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Pour sa part, M. Bereket a qualifié de « mission réussie » l’intervention éthiopienne. « La principale tâche qui était de se débarrasser de la menace extrémiste a été rapidement accomplie (. . . ) nous avions créé de bonnes opportunités pour la Somalie, mais malheureusement, les forces politiques du pays et la communauté internationale n’ont pas complètement saisi cette chance », a-t-il commenté.

Le retrait de l’armée éthiopienne était la principale demande de l’opposition islamiste somalienne qui dénonçait « une occupation » de la Somalie.

Mais les shebab ont cependant juré de poursuivre leur combat contre les soldats ougandais et burundais de la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) déployée essentiellement à Mogadiscio depuis mars 2007, et les forces somaliennes qui lui sont alliées.

L’Amisom, constituée de 3. 400 hommes – loin des 8. 000 hommes initialement prévus – et qui reste mal équipée et sous-financée – est désormais la seule force étrangère sur le terrain.

Samedi, au moins 22 civils ont été tués à Mogadiscio dans l’explosion d’une voiture piégée qui visait un barrage de l’Amisom et dans des combats ayant suivi entre les soldats de la force africaine et des insurgés.

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