L’Afrique australe tente lundi une énième fois de mettre les Zimbabwéens d’accord

Après plusieurs tentatives infructueuses, l’Afrique australe tente à nouveau lundi, lors d’un sommet à Pretoria, de mettre d’accord le président zimbabwéen Robert Mugabe et son opposition, qui échouent depuis quatre mois à former un gouvernement d’union.

Publié le 25 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Les quinze dirigeants de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont été invités à ce septième sommet régional en un an sur le Zimbabwe, où les institutions politiques sont paralysées depuis la défaite du régime aux élections de mars 2008.

Les leaders de l’opposition zimbabwéenne ont également été conviés à cette réunion, qui vise à trouver les moyens d’appliquer un accord de partage du pouvoir signé en septembre entre le président Mugabe et son grand rival Morgan Tsvangirai.

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Ce pacte achoppe sur la répartition des portefeuilles-clés, notamment le ministère de l’Intérieur, dans leur futur gouvernement d’union, la nomination des gouverneurs provinciaux et le maintien en détention d’opposants au régime.

Une réunion organisée le 19 janvier à Harare pour rapprocher les positions avait échoué malgré l’intervention du chef de l’Etat sud-africain Kgalema Motlanthe et de son prédécesseur et médiateur dans la crise Thabo Mbeki.

Après avoir qualifié cet énième échec d’ »heure sombre » pour le Zimbabwe, le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), Morgan Tsvangirai, a retrouvé jeudi un semblant d’optimisme concernant le sommet de Pretoria.

« Je suis sûr que nous devrions être capables de résoudre ces problèmes », a-t-il déclaré, tout en répétant que les points de de blocage devaient être résolus avant de former un gouvernement d’union.

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Pour le parti du président Mugabe, la réponse est cependant claire. « On ne va pas répondre aux nouvelles demandes faites par le MDC », a affirmé vendredi le ministre de la Justice qui prend part aux négociations, Patrick Chinamasa.

« Nous n’allons pas rouvrir le sujet sur la répartition des ministères », a-t-il poursuivi. Concernant les gouverneurs, nommés fin 2008 par le président, M. Chinamasa a répondu qu’en aucun cas, leur mandat ne pouvait être résilié. « Si un poste se libère, le président consultera avant toute nouvelle nomination », a-t-il simplement précisé.

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Ces déclarations ne laissent pas présager lundi une issue positive de la réunion de la SADC, toujours divisée sur la question du Zimbabwe, après l’échec de trois sommets précédents (avril, août et novembre) et trois mini-sommets de son organe de sécurité (juin, 20 et 27 octobre).

« A moins que la SADC ne change radicalement son approche, les chances de succès sont très faibles », a estimé Laurence Caromba du Centre pour les Etudes de politique internationale (CIPS) de Pretoria.

« A l’heure actuelle, il n’y a rien qui incite les parties à faire des compromis », a-t-il ajouté.

« Peu de chefs d’Etat se sont rendus aux sommets précédents, ce qui a donné l’impression qu’ils n’étaient pas tous désireux de résoudre le problème », a renchéri Tanana Mpanyane de l’Institut sud-africain pour les études de sécurité (SAISS).

En mars 2008, Morgan Tsvangirai avait devancé Robert Mugabe au premier tour de la présidentielle, avant de se retirer de la course en raison du déferlement de violences contre ses partisans. Le chef de l’Etat, seul en lice, avait été réélu en juin lors d’un scrutin contesté.

Après d’âpres négociations, les deux hommes avaient signé mi-septembre un accord aux termes, resté depuis lettre morte.

Ce blocage se double d’une crise économique et humanitaire qui se caractérise par une hyperinflation inouïe et une épidémie de choléra qui a fait plus de 2. 700 morts depuis août et 50. 000 malades.

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