Kemi Seba relâché sans poursuite après sa garde en vue en France

Arrêté et placé en garde à vue le 14 octobre à Paris, le militant panafricaniste était détenu dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure. Il a été remis en liberté le 16 octobre dans la soirée.

Le leader du mouvement Urgences Panafricanistes et activiste béninois anticolonialiste Kemi Seba lors d’une manifestation demandant le retrait des troupes françaises du Niger, le 28 septembre 2023. © Balima Boureima / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP

Le leader du mouvement Urgences Panafricanistes et activiste béninois anticolonialiste Kemi Seba lors d’une manifestation demandant le retrait des troupes françaises du Niger, le 28 septembre 2023. © Balima Boureima / ANADOLU AGENCY / Anadolu via AFP

Publié le 17 octobre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le panafricaniste béninois Kemi Seba, qui était en garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des soupçons d’ingérence étrangère, a été relâché sans poursuite à ce stade le 16 octobre, a indiqué jeudi le parquet de Paris.

« Les investigations sur l’infraction d’ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire », a ajouté le ministère public.

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Selon son avocat, Juan Branco, qui a vivement dénoncé cette garde à vue, Kemi Seba était interrogé dans le cadre d’une enquête ouverte pour « intelligences avec une puissance étrangère (…) en vue de susciter des hostilités ou des actes d’agression contre la France » – une infraction criminelle passible de 30 ans d’emprisonnement, a précisé Me Branco. Il a fustigé une interpellation « violente » dans la rue à Paris alors que son client, de passage à Paris avec un « passeport diplomatique » du Niger était en France notamment pour visiter « son père » malade. « On est face à une situation extrêmement inquiétante » avec une « criminalisation d’un opposant politique et d’un intellectuel », s’était indigné Me Juan Branco.

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Sa garde à vue, débutée le 14 octobre dans l’après-midi, a été levée le 16 en fin de journée. « Les investigations sur l’infraction d’ingérence étrangère se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire », a ajouté le ministère public.

Kemi Seba, déchu de la nationalité française en juillet, était également interrogé sur des soupçons « d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère (…) de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Une infraction passible de dix ans d’emprisonnement. Avec ces chefs d’ouverture d’enquête, sa garde à vue aurait pu durer jusqu’à 96 heures.

Hery Djehuty, coordinateur d’Urgences panafricanistes, avait aussi été placé en garde à vue. Lui aussi a été relâché sans poursuite à ce stade, selon le parquet.

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Séparation entre Noirs et Blancs

Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, est l’ancien leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs avant d’être dissout par le gouvernement français en 2006.

Il a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale et il est aujourd’hui à la tête du groupe Urgences panafricanistes, bénéficiant d’une certaine aura sur les réseaux sociaux.

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Il dispose depuis début août d’un passeport diplomatique délivré par la junte en sa qualité de conseiller spécial du chef du régime militaire au pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tiani.

Ces dernières années, Kemi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, au cours desquelles il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.

(Avec AFP)

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