Le riz et les céréales du Niger à présent destinés au marché intérieur… mais aussi au Burkina Faso et au Mali

Le général Abdourahamane Tiani a décidé d’interdire les exportations de riz et de céréales, sauf vers ses voisins de l’AES. Une mesure prise pour « protéger l’approvisionnement du marché intérieur ».

Une rizière dans la région de Niamey, au Niger, en août 2023. © AFP

Une rizière dans la région de Niamey, au Niger, en août 2023. © AFP

Publié le 17 octobre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le régime militaire nigérien a interdit les exportations de la plupart des céréales, a annoncé le gouvernement le 16 octobre. Le Burkina Faso et le Mali, deux voisins également gouvernés par des militaires putschistes qui forment avec le Niger la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), ne sont pas concernés par cette interdiction, ont précisé les autorités. Cette mesure a été « décidée par le général Abdourahamane Tiani », le chef de la junte, « dans le souci de protéger l’approvisionnement du marché intérieur » et de « rendre accessible les denrées de grande consommation », a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

Un important réservoir d’approvisionnement

Sur la liste des produits frappés par cette interdiction d’exportation, on retrouve notamment le riz (produit localement sur les rives du fleuve Niger), le mil et le sorgho (céréales), le niébé (variété de haricot) ou encore le maïs. Des sanctions pénales pourront être prises envers les contrevenants, et des cargaisons saisies, ont ajouté les autorités.

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Le Niger est un important réservoir d’approvisionnement en céréales, en particulier pour certains États du Nigeria voisin. Bien que levées en février, les sanctions imposées par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) au Niger, après le coup d’État ayant porté le général Tiani au pouvoir en juillet 2023, ont fortement perturbé l’approvisionnement régulier des marchés nigériens où sévit encore une forte inflation sur certains produits comme le riz. La fermeture toujours actuelle de la frontière avec le Bénin voisin participe à ces perturbations.

Cette année, le ministère de l’Agriculture a promis de racheter aux paysans une partie de leurs récoltes, qui seront reversées dans les stocks de sécurité alimentaire du pays. Malgré les importantes inondations qui ont frappé l’ensemble du pays, le ministère espère de « bonnes récoltes agricoles ». Près d’un million et demi de personnes ont été sinistrées par les pluies exceptionnelles qui se sont abattues sur le Niger et ont fait 339 morts, selon les chiffres officiels. Les autorités de Niamey ont par ailleurs décidé cette semaine de baisser de 35 % le prix du ciment pour permettre notamment aux populations de reconstruire, après les dégâts causés par les inondations.

(Avec AFP)

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