L’armée rwandaise en RD Congo pour traquer les rebelles hutu rwandais

Des soldats rwandais sont entrés mardi en République démocratique du Congo pour traquer avec l’armée congolaise les rebelles hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994 et qui représentent depuis une menace majeure pour la région.

Publié le 22 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Des forces rwandaises et congolaises se sont arrêtées pour bivouaquer jeudi soir à 5 km de la localité de Bunangana, fief du chef tutsi de la rébellion congolaise Laurent Nkunda dans l’est de la République démocratique du Congo, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Les troupes rwandaises sont entrées en action contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) (. . . ). C’est la première étape d’une opération militaire conjointe entre le Rwanda et la RDC », a confirmé à Kigali la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Rosemary Museminali.

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La ministre a cependant refusé de révéler le nombre de soldats rwandais engagés en RDC et la durée de l’opération.

Kigali et Kinshasa avaient annoncé le 5 décembre leur intention de combattre ensemble les FDLR, réfugiées dans l’est de la RDC depuis le génocide au Rwanda et dont certains membres avaient participé aux massacres.

« Nous avons lancé une invitation à l’armée rwandaise qui est venue avec des officiers de renseignement », a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.

« C’est une opération menée par les FARDC (Forces armées de RDC), appuyées par la Monuc », la Mission des Nations unies en RDC, a-t-il toutefois tenu à préciser.

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Mais le porte-parole militaire de la Monuc à Kinshasa, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, a démenti sa participation, précisant que la force onusienne n’avait « pas été associée à la planification » de l’opération.

La traque des FDLR est une des revendications majeures de la rébellion à majorité tutsi du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) qui s’est battue depuis août contre l’armée congolaise dans le Nord-Kivu.

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L’armée rwandaise a notamment l’intention de se diriger vers Rutshuru (100 km au nord-est de Goma), territoire du chef historique du CNDP Laurent Nkunda, et où se trouve aussi l’essentiel des 6. 000 hommes des FDLR, selon les sources militaires.

Les FARDC ont elles aussi reçu l’ordre de prendre la route de Rutshuru, selon les mêmes sources. Cet axe était bloqué dans la matinée à la sortie de Goma, a constaté un photographe de l’AFP.

« Les FARDC ne nous laissent pas passer à Kibati (. . . ). Ce comportement est inacceptable », a protesté à cet égard le porte-parole de la Monuc, exigeant la prise en compte de « la protection des civils et le respect du droit humanitaire ».

D’autres forces congolaises ont été envoyées vers la région de Masisi, fief du chef d’état-major dissident du CNDP, le général Bosco Ntaganda.

La direction politico-militaire du CNDP, restée fidèle à Nkunda, a indiqué à l’AFP qu’elle « n’empêcherait » pas les armées congolaise et rwandaise de passer sur son territoire.

Le 16 janvier, une douzaine de commandants dissidents du CNDP, emmenés par Bosco Ntaganda, avaient déclaré unilatéralement la « fin de la guerre » contre les FARDC et annoncé leur intention de traquer eux aussi les FDLR. Bosco Ntaganda s’est entretenu mardi avec des chefs de l’armée congolaise, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les FDLR, qui se battaient encore aux côtés de l’armée congolaise fin 2008 et qui sont désormais très isolés, ont cependant affirmé à l’AFP ne pas craindre l’entrée des soldats rwandais en RDC.

« C’est confirmé, mais ça ne nous fait pas peur, ce n’est d’ailleurs pas la première fois », a indiqué le président des FDLR, Ignace Murwanashyaka, joint par téléphone en Allemagne.

La présence des FDLR dans l’est de l’ex-Zaïre est un des points de discorde entre Kinshasa et Kigali, qui a régulièrement reproché à son voisin de les ménager et de les utiliser comme supplétifs de son armée.

Mardi, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, s’est félicité d’un « début de la solution » aux problèmes de la région.

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