Le président déchu empêché d’entrer en cortège à Nouakchott
Le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 août 2008 par un coup d’Etat, a été empêché d’entrer à Nouakchott « en cortège » et a « décidé de revenir » dans son village natal de Lemden, a déclaré son porte-parole, Ahmed Ould Samba.
"Le cortège du président a été bloqué à Wad Naga (à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de la capitale), les forces de l’ordre lui ont signifié qu’il ne pouvait entrer en cortège, alors il en a conclu que sa liberté n’était pas encore complète et a décidé de revenir à Lemden", a affirmé M. Ould Samba.
Une source sécuritaire a de son côté affirmé que le président destitué avait été prié "d’éviter une entrée bruyante dans un cortège qui ressemblerait à une manifestation motorisée, mais que les voitures pouvaient entrer en ordre séparé".
Selon M. Ould Samba, "le président n’a pas voulu se voir imposer la manière avec laquelle il devait entrer, si sa liberté de mouvement est totale. Il a alors refusé de se séparer de ses accompagnateurs dont des députés, des maires et des hommes de son gouvernement".
Depuis que la junte dirigée par le général Mohamed Ould Abdel Aziz l’avait remis en liberté le 23 décembre, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, âgé de 71 ans, résidait dans son village natal de Lemden, à 250 km à l’est de Nouakchott.
Son porte-parole avait annoncé mercredi à la presse que le président "Sidi" rentrerait dans la capitale jeudi à la mi-journée puis prononcerait un discours proposant "une sortie de crise" au cours d’un "rassemblement populaire dans l’après-midi au siège de l’un des partis politiques qui le soutiennent".
M. Ould Samba avait assuré que "les gouverneurs des régions concernées par l’itinéraire du président avaient été informés pour en assurer la sécurité et le bon déroulement". Aucun "accueil populaire n’est prévu en raison de l’interdiction de manifester dans la rue imposée par les putschistes", avait-il ajouté.
Sidi Ould Cheikh Abdallahi entend lutter jusqu’à "la mise en échec du putsch", en tant que seul "président légitime de la Mauritanie", élu en mars 2007 après 30 ans de régimes militaires.
Les officiers qui l’ont renversé le 6 août 2008 avaient soutenu sa candidature à la présidentielle de 2007. Le coup d’Etat a été mené peu après que le chef de l’Etat eut annoncé le limogeage des chefs des quatre corps de l’armée, dont le commandant de la garde présidentielle, le général Ould Abdel Aziz.
Cet officier, à la tête du pays depuis le putsch, présente Sidi Ould Cheikh Abdallahi comme "l’ancien président rêvant d’être encore président". Le 23 décembre, il l’avait invité à "descendre dans la rue, affronter les urnes, s’il (prétend) avoir une popularité".
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