A peine investi, Obama plonge dans la crise du Proche-Orient
Le nouveau président américain Barack Obama, investi mardi, a plongé dans la crise au Proche-Orient, où Israël a mis fin à une vaste offensive à Gaza, en multipliant les appels aux dirigeants de la région.
M. Obama s’est notamment entretenu au téléphone avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert, a-t-on appris de sources officielles.
Il a assuré à M. Abbas qu’il entendait "oeuvrer avec lui en tant que partenaire pour instaurer une paix durable dans la région", a affirmé le porte-parole du dirigeant palestinien, Nabil Abou Roudeina.
"Il a affirmé qu’il déploierait tous les efforts possibles pour y parvenir le plus rapidement possible", a ajouté ce dernier.
Selon lui, M. Obama a fait savoir au leader palestinien qu’il était "le premier dirigeant étranger qu’il appelait" depuis son investiture.
M. Obama a aussi parlé au téléphone avec M. Olmert, qui lui a rendu compte de la situation à Gaza et des efforts déployés en vue de mettre fin à la contrebande d’armes vers le territoire contrôlé par le Hamas, selon la présence du Conseil à Jérusalem.
M. Olmert a affirmé que son pays veillait à ce que les besoins humanitaires de Gaza soit assurés et émis le voeu que "le processus de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne" de M. Abbas puisse se poursuivre à l’avenir, selon la même source.
D’après la Maison Blanche, M. Obama s’est également entretenu au téléphone avec le président égyptien Hosni Moubarak et le roi de Jordanie Abdallah II.
Le nouveau président américain a par ailleurs proposé à George Mitchell, un sénateur à la retraite artisan de la paix en Irlande du Nord, de devenir émissaire pour le Proche-Orient, selon une source proche de son administration. Sa nomination devrait avoir lieu mercredi ou jeudi.
Ces initiatives de M. Obama interviennent alors que l’armée israélienne a achevé mercredi matin son retrait de la bande de Gaza. "Mais l’armée reste déployée à la lisière pour faire face à toute éventualité", a précisé à l’AFP un porte-parole militaire.
Le Hamas a pris acte du retrait israélien tout en exigeant la levée du blocus imposé au territoire avant d’accepter une éventuelle trêve formelle consolidant le cessez-le-feu que les belligérants ont décrété séparément dimanche.
Son porte-parole, Fawzi Barhoum, a affirmé à l’AFP que ce retrait était "insuffisant". Devant la presse, il a appelé M. Obama à tirer les leçons des "erreurs" de son prédécesseur George W. Bush.
"Nous le jugerons à travers sa politique et ses actions sur le terrain", a-t-il ajouté.
En soirée, dans un discours télévisé, le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal a lui exhorté au dialogue avec son mouvement.
"Il est temps de commencer à parler au Hamas, une force" dont la "légitimité" a été confortée par la guerre de Gaza, a-t-il dit.
Les Etats-Unis, Israël et l’Europe considèrent comme une organisation terroriste le Hamas, qui a violemment pris le pouvoir à Gaza en juin 2007 au détriment du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas.
Sur le plan diplomatique, Amos Gilad, le conseiller du ministre israélien de la Défense Ehud Barak et principal négociateur israélien, devait se rendre jeudi à Caire pour des discussions en vue d’une trêve formelle.
Le Caire doit également accueillir des représentants du Hamas dimanche.
L’offensive israélienne, qui a duré 22 jours et dont l’objectif affiché était de mettre fin aux tirs de roquettes sur son sol, a coûté la vie à au moins 1.328 Palestiniens et blessé plus de 5.300, selon le dernier bilan des services d’urgence de Gaza. Côté israélien, 10 militaires et 3 civils ont péri.
Mercredi, M. Barak a prévenu que son pays pourrait lancer d’autres attaques contre les tunnels reliant le sud de la bande de Gaza à l’Egypte, pour empêcher la contrebande d’armes.
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