Le pays tente de négocier les termes d’une nouvelle trêve à Gaza

Ayant échoué à négocier le cessez-le-feu, l’Egypte doit reprendre sa médiation entre Israël et le Hamas pour tenter d’éviter une nouvelle guerre dans la bande de Gaza.

Publié le 21 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Si les armes se sont tues depuis dimanche, après 22 jours d’une opération israélienne meurtrière, aucun armistice n’a été conclu, laissant non réglés des points-clés comme la fin du blocus de l’enclave palestinienne.

Le porte-parole du ministère égyptien des affaires étrangères, Hossam Zaki, a indiqué que le négociateur israélien, Amos Gilad, vient au Caire, suivi dimanche par une délégation du Hamas.

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Seul pays à avoir mis sur la table un plan de sortie de crise, l’Egypte n’était pas parvenue à obtenir des deux belligérants, Israël et le mouvement islamiste Hamas, un accord de cessez-le-feu concerté.

Israël ayant décrété unilatéralement un cessez-le feu, suivi par le Hamas, ils se sont mutuellement rejeté la responsabilité de l’échec des pourparlers menés via le patron des services de renseignements égyptiens, Omar Souleimane.

Semblant étonné qu’Israël n’ait pas voulu se laisser dicter son agenda, le régime du président Hosni Moubarak a dû essuyer les critiques, hypermédiatisées par la chaîne qatarie al-Jazira, du camp "pro-Hamas": Iran, Syrie et Qatar.

C’est dans ce contexte, et pour épauler l’Egypte après cet échec, qu’a été organisé dimanche un sommet à Charm el-Cheikh, co-présidé par le président français Nicolas Sarkozy, avec les leaders de cinq grands pays européens.

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L’Egypte se retrouve donc à la manoeuvre, avec des cartes incertaines, pour essayer de nouer les fils d’une trêve négociée, sur la base d’un canevas exposé à l’AFP dès le début de l’opération "Plomb durci".

Négociateurs de la précédente trêve de six mois, les Egyptiens estiment qu’elle avait échoué, à torts partagés entre Israël et le Hamas, en raison de l’absence d’engagements écrits et de garanties internationales.

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Ces garanties devraient inclure "la sécurisation des frontières", ce qu’exige Israël, et "l’ouverture des points de passage frontaliers et la levée du siège" de la bande de Gaza, comme le réclament les Palestiniens.

Jusqu’à présent, un accord n’est pas intervenu sur la durée de la trêve des violences, le Hamas ayant suggéré un an renouvelable, ce que refuse Israël qui réclame qu’elle soit illimitée dans le temps.

Pour en surveiller l’application et intervenir aux points de passage, des pays européens et la Turquie ont proposé l’envoi de policiers, sur le modèle des observateurs européens déployés à Rafah, à la frontière avec l’Egypte.

Sur le volet "sécurité", Israël souhaite de l’Egypte un engagement concret à éradiquer les tunnels alimentant en armes le Hamas, creusés à sa frontière avec la bande de Gaza, sous la ligne de Philadelphie.

Ayant pilonné ces tunnels, Israël a conclu un accord "anti-contrebande" avec les Etats-Unis, obtenant aussi, comme une victoire plus diplomatique qu’opérationnelle, un engagement de quatre pays européens à faire de même.

Les choses sont complexes s’agissant de la fin du blocus de facto décrété par Israël depuis le coup de force du Hamas, en juin 2007, avec la réouverture des six points de passage, dont l’un avec l’Egypte à Rafah.

Aux termes d’un accord de 2005, l’ouverture de Rafah implique la présence de l’Autorité palestinienne. Son retour présuppose une "réconciliation" alors que les forces fidèles au Fatah de Mahmoud Abbas ont été évincées par le Hamas.

Une idée serait qu’un "gouvernement de technocrates" Fatah-Hamas puisse déléguer des représentants aux côtés de la garde présidentielle de l’Autorité présidentielle en charge du terminal, indique-t-on de source diplomatique.

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