Un peu plus d’un an après le début de l’offensive lancée par Israël sur Gaza, au lendemain de l’attaque du Hamas, l’Afrique du Sud continue d’être à l’avant-garde de la lutte en faveur du peuple palestinien. Dès le 29 décembre 2023, Pretoria a porté l’affaire devant la justice internationale en déposant plainte contre Israël pour « génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ). Le 26 janvier dernier, la Cour basée à La Haye a ordonné à Tel-Aviv de cesser le massacre des civils, tout en reportant son jugement sur le fond. Une procédure qui pourrait prendre plusieurs années.

Le président Cyril Ramaphosa n’en est pas resté là, saisissant à nouveau la CIJ qui, dans des décisions rendues publiques en mars et en mai dernier, a de nouveau enjoint à Israël de cesser de cibler les civils. Sans réel effet, puisque les injonctions de cette Cour dépourvue de moyens coercitifs sont essentiellement symboliques. Prochaines échéances dans cette procédure ? L’Afrique du Sud doit présenter ses preuves d’ici à la fin du mois d’octobre, après quoi Israël aura jusqu’à la fin du mois de juillet 2025 pour y répondre.

Histoire commune

Comment expliquer que Pretoria se soit ainsi lancée dans cette offensive judiciaire ? Romain Chanson, journaliste à Jeune Afrique, analyse les ressorts de ce que « certains voient comme une histoire commune » aux deux peuples. Invité dans La Semaine de JA sur RFI, il rappelle notamment que « l’ANC, le parti au pouvoir, voit un parallèle entre ce que les Sud-Africains ont subi avec le régime d’apartheid et ce que les Palestiniens subissent aujourd’hui avec Israël : une colonisation de certains territoires, un contrôle des mouvements, la ségrégation et l’enfermement à Gaza ». Une communauté de destin encore renforcée par le fait qu’à l’époque du régime raciste et ségrégationniste, « Israël était un allié du régime sud-africain […] pour profiter de son industrie militaire ».

La Semaine de JA est à retrouver chaque samedi sur les ondes de RFI et en intégralité sur le site de Jeune Afrique.