Le monde impatient d’une nouvelle ère Obama

La presse internationale témoigne d’une « Obamania », faite d’impatiences et d’espoirs dans le nouveau président américain, qui prête serment aujourd’hui à Washington, tandis que plusieurs dirigeants souhaitent qu’il aide le monde à sortir de la crise actuelle

Publié le 20 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Toutefois, à quelques heures de la prise de fonctions de Barack Obama, soutenu par la plupart des gouvernements étrangers et l’opinion publique, selon les derniers sondages, de nombreux dirigeants et commentateurs mettaient en garde contre des attentes "irréalistes" concernant sa présidence.

Les images du président américain élu ont fait la Une lundi dans les médias du monde entier, le grand quotidien espagnol El Pais titrant, sous une photo de M. Obama avec son épouse Michelle: "le rève américain arrive au pouvoir". Pour sa part, le chef du gouvernement espagnol, Jose Luis Zapatero a déclaré que "l’effet Obama" pourrait écourter la récession économique globale, si la nouvelle administration américaine "génère la confiance".

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Toute la presse de Paris a aussi fait sa Une mardi sur le nouveau président, le quotidien Libération (gauche) consacrant même un numéro spécial au "Obama day" en estimant, qu’avec son élection, "l’avenir a changé de camp" et a retrouvé "un visage humain". De même, le Figaro (droite) consacre 20 pages spéciales à cette investiture, jugeant que l’accession de Barack Obama "ouvre l’espoir d’une ère +post-raciale+", avant d’estimer que le grand défi du nouveau président sera de "rester connecté au monde réel".

En Italie, les sites internet des grands quotidiens saluaient également lundi soir l’avénement d’une nouvelle ère à Washington. "Obama, une popularité au firmament" estime La Repubblica (gauche), en précisant que "la journée d’investiture coûtera 170 millions de dollars". Quant au Corriere della Sera, il considère que l’investiture d’Obama est "un événement médiatique qui exalte l’esprit américain".

La Chancellière allemande Angela Merkel espère pouvoir travailler plus étroitement avec Barack Obama, a déclaré l’un de ses porte-parole Ulrich Wilhelm. Le nouveau président américain est attendu en avril en Europe pour un sommet international sur la crise économique et une réunion de l’Otan. D’ores et déjà, à Londres, le Premier ministre britannique Gordon Brown a estimé que la situation au Moyent-Orient devait être la priorité de M. Obama en matière de politique étrangère, avec le changement climatique et la lutte contre la pauvreté.

De son côté, le Financial Times considère mardi que l’accession au pouvoir de M. Obama est "un moment exhaltant pour les Etats-Unis et pour le Monde". "C’est un homme remarquable qui a l’étoffe d’un grand président", ajoute le journal londonien.

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L’espoir que la nouvelle administration de Washington resserre ses liens avec le reste du monde, est partagé par 67% des personnes interrogées, selon un sondage réalisé dans 17 pays pour le service mondial de la radio BBC, seuls deux de ces 17 pays, le Japon et la Russie, ne dépassant pas les 50 %.

Interrogées sur le retrait des troupes américaines d’Irak, la lutte contre le réchauffement climatique ou la paix entre Israéliens et Palestiniens, les personnes sondées au Ghana sont les plus positives avec 87% d’opinions favorables, suivies de l’Italie (79%), l’Allemagne et l’Espagne (78%) et la France (76%).

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Le nouveau locataire de la Maison Blanche devrait effectuer l’une de ses premières visites en février au Canada, un voyage qualifié de "merveilleux geste pour rétablir les fortes relations" entre les deux pays, selon le Premier ministre Stephen Harper.

Pour autant, M. Harper a estimé qu’il ne fallait pas se bercer d’illusions, "tant sont grands les défis à relever par le président Obama", ajoutant que ce dernier devrait se concentrer sur les problèmes économiques.

Même son de cloche à Berlin, où Mme Merkel a averti, dès la semaine dernière qu’il pourrait y avoir "une discussion très sérieuse" avec Washington, si l’Europe jugeait "inéquitable" une aide à l’industrie automobile américaine.

Pour sa part, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a exprimé son scepticisme samedi dernier, lors d’une visite à Berlin. "Je suis profondément convaincu que les plus grandes déceptions naissent de grands espoirs", a-t-il dit.

Lundi à Moscou, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov a estimé que la Russie attendait la nouvelle administration américaine avec "un optimisme mesuré", compte tenu des récentes déclarations de M. Obama et de la Secrétaire d’Etat désignée Hillary Clinton.

Enfin, le quotidien sud-africain The Times s’en est pris au président sortant George W Bush, considérant que "le Monde va dire au revoir à un homme qui a été décrit comme l’un des pires présidents américains".

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