Faustin-Archange Touadéra renommé Premier ministre
Le président centrafricain François Bozizé a renommé Premier ministre Faustin-Archange Touadéra, au lendemain de la dissolution de son gouvernement formé en janvier 2008, a annoncé un décret diffusé par la radio nationale.
M. Touadéra, 51 ans, "est nommé Premier ministre, chef du gouvernement", indique ce décret, qui ne fournit pas d’autres précisions.
Selon les dispositions constitutionnelles, il dispose de huit jours pour former son équipe.
Faustin-Archange Touadéra, professeur de mathématiques et ancien recteur de l’Université de Bangui, avait été nommé Premier ministre le 22 janvier 2008 et avait formé six jours plus tard son gouvernement.
Cette équipe a été dissoute dimanche, selon les observateurs pour former un gouvernement d’ouverture recommandé par un forum sur la paix en Centrafrique, dit "Dialogue politique inclusif".
Le Dialogue a regroupé du 8 au 20 décembre à Bangui pouvoir, opposition, société civile et mouvements rebelles, qui ont formulé plusieurs recommandations, incluant la formation d’un gouvernement d’ouverture.
Une des missions assignées à cette équipe est de "ramener la paix et la sécurité" dans un pays confronté à l’insécurité – marquée notamment par des exactions de rebelles, bandits et forces de sécurité – et mis à genoux par des années de crises économique et sociale.
Le président Bozizé, qui avait tenu une concertation sur la question avec les participants au Dialogue, avait assuré le 15 janvier lors d’une brève visite à Libreville que le cabinet d’ouverture serait constitué "très prochainement", sans autres détails.
L’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), principale rébellion active depuis 2005 dans le nord du pays, avait marqué son accord pour entrer dans ce gouvernement et avait proposé des noms dans ce sens, avait indiqué fin décembre son président, Jean-Jacques Demafouth.
L’Union des forces vives de la Nation (UFVN), principale coalition de l’opposition, était apparue en revanche divisée sur la désignation du nouveau Premier ministre.
Son porte-parole, Pascal Koyaméné, a indiqué dimanche à l’AFP qu’elle réclamait un chef de gouvernement issu de l’opposition ou accepté par tous les participants au forum.
L’Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), membre de l’UFVN, avait affirmé de son côté qu’elle ne "défendait pas cette position", son président, Olivier Gabirault, estimant que le Dialogue avait recommandé un gouvernement d’ouverture mais ne s’était pas prononcé sur la désignation du Premier ministre.
Outre la formation d’un gouvernement d’ouverture, le forum a exhorté les autorités à prendre plusieurs mesures. Il a notamment préconisé d’organiser des élections locales (2009) et générales (2010) "transparentes et équitables", de réaliser des audits dans plusieurs secteurs économiques, de désarmer et réinsérer les ex-combattants, de créer une Commission vérité et réconciliation, ainsi qu’un comité de suivi chargé de l’application de ses recommandations.
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