« Jour J » pour les négociations sur un gouvernement

L’Afrique australe a dépêché à Harare ses représentants au plus haut niveau pour ce que la presse d’Etat qualifiait de « Jour J » dans les négociations sur un gouvernement d’union au Zimbabwe, en panne depuis la signature en septembre d’un accord resté inappliqué.

Publié le 19 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

"C’est le Jour J pour le gouvernement inclusif", affirme le quotidien d’Etat The Herald.

Les délégués de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), à savoir le président sud-africain Kgalema Motlanthe, son prédécesseur et médiateur régional dans la longue crise zimbabwéenne Thabo Mbeki, et le chef de l’Etat mozambicain Armando Guebuza, qui dirige l’organe de sécurité de la SADC, étaient attendus à Harare.

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Ils vont devoir "aplanir les différends" entre la Zanu-PF, le parti du président Robert Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai, qui ont adopté ce week-end des positions intransigeantes, note le Herald.

Selon le quotidien, le secrétaire général de la SADC, Tomaz Salamao, a lui aussi fait le déplacement et est arrivé dimanche soir à Harare.

M. Motlanthe, qui exerce la présidence tournante de l’organisme régional, était attendu en milieu de matinée dans la capitale zimbabwéenne, a indiqué à l’AFP son porte-parole.

Les délégués de la SADC devaient d’abord rencontrer séparément MM. Mugabe et Tsvangirai, ainsi que le leader d’une faction dissidente du MDC, Arthur Mutambara. Les trois hommes devaient ensuite reprendre directement les négociations, précise le Herald.

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Le 15 septembre 2008, ils avaient conclu un accord censé mettre fin à la paralysie née de la défaite du régime aux élections générales du 29 mars. Le texte prévoit un partage du pouvoir entre M. Mugabe, qui conserve la présidence et M. Tsvangirai, 56 ans, qui devient Premier ministre.

Depuis les élections, le Zimbabwe déjà miné par l’effondrement de son économie est aspiré dans une descente aux enfers.

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En l’absence de gouvernement, la ruine des infrastructures s’est accélérée: plus de 2. 000 personnes sont mortes en cinq mois du choléra, maladie transmise par les eaux souillées, écoles et hôpitaux ne fonctionnent plus, la famine menace la moitié de la population.

Mais les discussions de lundi s’annoncent ardues. Le MDC a réitéré dimanche qu’il n’accepterait pas "un accord qui ne corresponde pas aux aspirations du peuple du Zimbabwe", réclamant le contrôle de certains ministères clés au nom de sa victoire historique aux législatives de mars.

Le président Mugabe, réélu en juin lors d’un scrutin entaché de violences, a quant à lui menacé de mettre fin aux pourparlers si M. Tsvangirai refusait une nouvelle fois un accord.

La Zanu-PF s’est notamment arrogé le ministère de l’Intérieur qui contrôle la police, l’un des piliers de l’appareil de répression du régime Mugabe.

Le MDC réclame également la libération d’opposants arrêtés en décembre, accusés de complot contre M. Mugabe, ainsi qu’une distribution équitable des postes de gouverneurs provinciaux et d’ambassadeurs.

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