Le président François Bozizé dissout le gouvernement
Le président centrafricain François Bozizé a dissous le gouvernement dirigé par le Premier ministre Faustin-Archange Touadéra, formé en janvier 2008, selon des décrets diffusés par la radio nationale.
Ces décisions annulent les décrets du 22 janvier 2008, portant nomination de M. Touadéra, et du 28 janvier, portant "nomination ou confirmation des membres du gouvernement".
On ne connaissait pas dans l’immédiat la composition du gouvernement qui allait succéder à l’équipe de M. Touadéra.
Aucune explication n’a été officiellement fournie dimanche sur la dissolution du gouvernement, mais les Centrafricains attendaient depuis quelques semaines la formation d’un cabinet d’ouverture recommandé par un forum sur la paix qui s’était tenu du 8 au 20 décembre à Bangui.
Ce forum, dit "Dialogue politique inclusif", a regroupé pouvoir, opposition, société civile et mouvements rebelles, qui ont formulé plusieurs recommandations, incluant la formation d’un gouvernement d’ouverture.
Une des missions assignées à cette équipe est de "ramener la paix et la sécurité" dans un pays confronté à l’insécurité – marquée notamment par des exactions de rebelles, bandits et forces de sécurité – et mis à genoux par des années de crises économique et sociale.
Lors d’une brève visite le 15 janvier à Libreville, le président Bozizé avait assuré que le gouvernement serait constitué "très prochainement", sans autre précision.
M. Touadéra, 52 ans, était recteur de l’Université de Bangui avant d’occuper le poste de Premier ministre. Professeur de mathématiques, il était jusqu’à sa nomination peu connu du grand public.
Il avait été nommé en remplacement d’Elie Doté, économiste issu de la société civile qui avait dirigé le gouvernement depuis 2005 et avait démissionné dans un contexte de crise sociale, marquée notamment par des grèves et perturbations dans l’administration et l’école.
Outre la formation d’un gouvernement d’ouverture, le Dialogue a exhorté les autorités à prendre plusieurs mesures. Il a notamment préconisé d’organiser des élections locales (2009) et générales (2010) "transparentes et équitables", de réaliser des audits dans plusieurs secteurs économiques, de désarmer et réinsérer les ex-combattants, de créer une Commission vérité et réconciliation, ainsi qu’un comité de suivi chargé de l’application de ses recommandations.
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