620 personnes tuées par la guérilla ougandaise depuis Noël
Au moins 620 personnes ont été « massacrées » par la guérilla ougandaise de l’Armée rebelle de résistance du Seigneur (LRA) depuis Noël dans le nord de la République Démocratique du Congo (RD Congo), a déclaré Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué reçu à Kinshasa.
"Les combattants de la LRA ont férocement massacré au moins 620 civils et enlevé plus de 160 enfants entre le 24 décembre et le 13 janvier dans le nord de la RDC", affirme l’Ong de protection des droits de l’Homme, à l’issue d’une mission de deux semaines dans la région, menée avec une ong congolaise, Justice Plus.
Selon HRW, la plupart des victimes ont été tuées ou enlevées au cours de trois attaques simultanées les 24 et 25 décembre 2008 autour de Doruma, Faradje et Duru, dans la Province Orientale de la RDC.
Sur plusieurs sites où les tueries ont eu lieu, les chercheurs ont trouvé des tombes fraîchement creusées, des mares de sang séché, des cordes utilisées pour attacher les prisonniers, des massues et des haches tachées de sang ayant servi à tuer les victimes, ajoute le communiqué.
"La LRA est venue ici avec l’intention de tuer, et ses combattants ont laissé peu de survivants", affirme Anneke Van Houdenberg, chercheuse à Human Rights Watch.
L’ONU avait annoncé le 13 janvier de Genève que 537 personnes ont été massacrées et 408 enlevées en RDC depuis septembre 2008 au cours d’attaques des rebelles de la LRA, a annoncé l’ONU mardi à Genève.
Les attaques de la LRA à partir de Noël ont suivi le début d’une opération militaire conjointe, le 14 décembre, des armées ougandaise, congolaise et sud-soudanaise avec pour objectif de capturer le chef de la LRA, Joseph Kony.
Les récits de témoins recueillis par HRW et Justice Plus témoignent de la violence des attaques.
Dans le village de Batande – situé à 6 km de Doruma près de la frontière soudanaise – la LRA, selon ces témoignages, a tué au moins 80 personnes le 25 décembre, quand les habitants se sont réunis pour le déjeuner de Noël, après l’office religieux.
"Des membres de la LRA ont cerné les villageois, les ont attachés avec des cordes ou des bandes de caoutchouc tirées de pneus de vélos, et ont alors séparé les hommes et les garçons des femmes et des filles", selon les termes du communiqué.
"Ils ont emmené les hommes et les garçons à environ 40 mètres de l’église et les ont immédiatement tués. Ils ont emmené les femmes et les filles dans la forêt par petits groupes et ont violé beaucoup d’entre elles avant de leur défoncer le crâne", poursuit le communiqué.
Quand la tuerie a pris fin à Batande, les combattants de la LRA ont mangé le repas de fête que les villageois avaient préparé, et puis se sont endormis parmi les cadavres avant de continuer à semer sur leur route la destruction et la mort.
Des soldats de l’armée congolaise ne sont arrivés à Doruma et Faradje qu’après les massacres, selon HRW.
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