Le pays dévoile un nouveau billet de cent mille milliards de dollars

Le Zimbabwe mettra prochainement en circulation un billet de cent mille milliards de dollars zimbabwéens, pour contrer la pénurie d’argent liquide dans un contexte d’hyperinflation délirante, rapporte le quotidien d’Etat The Herald.

Publié le 16 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

"Afin d’assurer que le public puisse accéder à son argent dans les banques, la Banque centrale du Zimbabwe a imprimé une nouvelle série de billets qui vont progressivement entrer en circulation", indique le Herald.

Les billets ont une valeur de dix, vingt, cinquante et cent mille milliards de zim dollars.

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Le billet de 100. 000. 000. 000. 000 zim dollars représentait jeudi environ 30 dollars américains au marché noir, où se concentrent la plupart des échanges, mais le cours de la devise nationale s’effrite chaque jour un peu plus.

Le dernier chiffre officiel évaluait le taux d’inflation annuel à 231 millions de pour cent en juillet. Les économistes de Harare parlent toutefois de milliards de pour cent et l’institut Cato, basé à Washington, a avancé un chiffre de 89,7 trilliards (21 zéros).

Au quotidien, la grande majorité des échanges se font aujourd’hui en devises étrangères, aussi bien au niveau des échoppes de rues que pour les abonnements de téléphones portables ou les frais médicaux.

La semaine dernière, la Banque centrale avait déjà introduit des billets de 10, 20 et 50 milliards de dollars dans le même but, mais ils ont déjà perdu toute valeur.

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Quand le président Robert Mugabe est arrivé au pouvoir, en 1980, la devise nationale s’échangeait quasiment au niveau de la livre britannique.

L’économie zimbabwéenne, longtemps un modèle de développement pour la région, est en chute libre depuis une dizaine années, en raison de politiques économiques hasardeuses et d’un usage abusif de la planche à billets selon l’opposition.

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La production nationale s’est progressivement effondrée et, faute de devises suffisantes pour payer les importations, les magasins se sont vidés. Aujourd’hui, la plupart des achats se font dans des étals de rues, tenus par des Zimbabwéens qui vont s’approvisionner dans les pays voisins.

De même, les hôpitaux n’ont plus les moyens d’acheter du matériel et des médicaments, les villes d’entretenir les systèmes d’assainissement, l’Etat de payer les fonctionnaires. . .

Plus de 80% de la population et au chômage, l’espérance de vie est tombée à 36 ans, cinq millions de personnes dépendent d’une aide alimentaire et une épidémie de choléra, qui a déjà fait plus de 2. 100 morts, continue de se propager via les eaux usées.

Ce marasme économique se double d’une crise politique depuis la défaite du régime aux élections générales de mars 2008 et la réélection controversée du président Mugabe en juin.

Des négociations pour un partage du pouvoir, entamées en juillet et qui doivent reprendre lundi à Harare sous l’égide de l’Afrique du Sud, n’ont pas encore permis de sortir de l’impasse.

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