14 civils tués dans de violents combats à Mogadiscio

Au moins 14 civils ont été tués dans de violents combats opposant des troupes éthiopiennes aux insurgés islamistes dans la capitale somalienne Mogadiscio, a-t-on appris auprès de témoins.

Publié le 14 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Les combats à l’artillerie lourde ont éclaté lorsque les insurgés islamistes ont attaqué un convoi de militaires éthiopiens qui se dirigeait vers la présidence somalienne, Villa Somalia, ont indiqué des habitants.

"Neuf personnes ont été tuées dans le quartier de Wardigley et 16 autres blessées, touchées par des balles perdues et des obus, après que les combats eurent éclaté au carrefour +Florence+, près du palais présidentiel", a rapporté un témoin, Ahmed Mohamud Mareerey.

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Cinq autres habitants ont été tués et 11 blessés dans la zone du marché de Bakara, le plus grand de la capitale somalienne.

"Quatre d’entre eux ont été tués par les tirs d’artillerie nourris des Ethiopiens depuis le palais présidentiel et une autre personne a été tuée par une balle perdue", a pour sa part indiqué Maryan Musa, propriétaire d’un magasin de textile.

Aucune information n’était disponible mercredi après-midi sur d’éventuelles pertes dans les rangs des combattants.

Ces combats interviennent au lendemain du début du retrait des troupes éthiopiennes de la capitale: l’armée éthiopienne a quitté plusieurs positions clefs qu’elle occupait depuis deux ans, notamment le camp militaire d’Heylebaris et une ancienne usine de fabrication de pâtes, situés dans le nord de la ville, et le stade.

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Selon des témoins, les soldats éthiopiens se trouveraient désormais essentiellement positionnés autour du palais présidentiel visé par l’attaque de mercredi.

L’armée éthiopienne était intervenue officiellement fin 2006 pour soutenir le gouvernement somalien, et a mis en déroute début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui avaient contrôlé pendant quelques mois l’essentiel du centre et du sud de la Somalie.

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L’Ethiopie, en majorité orthodoxe, avait justifié cette intervention en arguant que les tribunaux islamiques menaçaient sa sécurité.

Mais Addis Abeba est désormais soucieuse de s’extraire d’un bourbier militaire car depuis début 2007, Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre d’une guérilla acharnée – visant en particulier les forces somaliennes et éthiopiennes – dirigée par les combattants extrémistes islamistes des "shebab".

L’Ethiopie avait annoncé le 2 janvier avoir entamé son plan de retrait final de ses troupes du territoire somalien, précisant que cette opération "allait prendre du temps".

Le retrait des soldats éthiopiens de Somalie fait planer encore plus d’incertitudes sur la sécurité dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique, en guerre civile depuis 1991.

La force de paix de l’Union africaine (Amisom), déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio, va se retrouver seule sur le terrain. Mal équipée et sous-financée, elle compte seulement 3. 400 soldats burundais et ougandais, alors que son mandat initial prévoyait un contingent total de 8. 000 hommes.

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