L’armée éthiopienne a débuté son retrait de Mogadiscio, d’après des témoins

L’armée éthiopienne a commencé son retrait de la capitale somalienne Mogadiscio en abandonnant deux de ses principales positions dans le cadre de son plan de retrait du territoire somalien, ont rapporté des témoins.

Publié le 13 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Les contingents éthiopiens installés depuis deux ans dans le camp militaire d’Heylebarise et dans une ancienne usine de fabrication de pâtes, situés dans le nord de la ville, ont quitté les lieux dans la nuit de lundi à mardi, selon les mêmes sources.

D’autres contingents de soldats éthiopiens étaient quant à eux toujours positionnés mardi dans d’autres sites clefs de la capitale, dont le palais présidentiel, le stade et l’ancien ministère de la Défense, selon ces témoins.

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Des centaines d’habitants de la capitale se sont rendus sur les deux sites abandonnés pour s’assurer que l’armée éthiopienne avait quitté ses positions dans la nuit.

"C’est un grand jour; c’est la première fois en deux ans qu’on voit la zone sans les troupes éthiopiennes. On espère que le reste des troupes va également quitter le pays", a commenté un habitant, Farah Abdi Warsame.

Des miliciens islamistes modérés ont immédiatement envoyé leurs troupes dans ces quartiers.

"Les troupes éthiopiennes se sont retirées de positions clefs dans le nord de Mogadiscio pendant la nuit et nos combattants ont pris le contrôle de ces zones pour éviter un vide sécuritaire", a commenté Sheikh Hassan Osman, un responsable islamiste.

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L’Ethiopie avait annoncé le 2 janvier avoir entamé son plan de retrait final de ses troupes du territoire somalien, précisant que cette opération "allait prendre du temps".

L’armée éthiopienne était intervenue officiellement fin 2006 pour soutenir le gouvernement somalien, et a mis en déroute début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui avaient contrôlé pendant quelques mois l’essentiel du centre et du sud de la Somalie.

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L’Ethiopie, en majorité orthodoxe, avait justifié cette intervention en arguant que les tribunaux islamiques menaçaient sa sécurité.

Mais Addis Abeba est désormais soucieuse de s’extraire d’un bourbier militaire car depuis début 2007, Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre d’une guérilla acharnée – visant en particulier les forces somaliennes et éthiopiennes – dirigée par les combattants extrémistes islamistes des "shebab".

Le Premier ministre somalien, Nur Hassan Hussein, a salué mardi le retrait des premiers soldats éthiopiens de Mogadiscio.

"Nous les félicitons pour le bon travail qu’ils ont accompli", a-t-il déclaré à la presse.

De son côté, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a jugé dans un communiqué mardi que la "balle était (désormais) dans le camp des Somaliens" pour assurer leur sécurité et mettre fin à la violence.

Mais le retrait des soldats éthiopiens de Somalie fait planer encore plus d’incertitudes sur la sécurité dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique, en guerre civile depuis 1991.

La force de paix de l’Union africaine (Amisom), déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio, va se retrouver seule sur le terrain. Mal équipée et sous-financée, elle compte seulement 3. 400 soldats burundais et ougandais, alors que son mandat initial prévoyait un contingent total de 8. 000 hommes.

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