Libération de volontaires MDM en Somalie: « aucune transaction financière », selon MDM

La libération de deux volontaires de Médecins du Monde retenus pendant plus de 100 jours en Somalie n’a fait l’objet « d’aucune transaction financière », a affirmé samedi le président de MDM Pierre Micheletti lors d’une conférence de presse en présence des deux ex-otages.

Publié le 10 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

« Je souhaite indiquer très clairement qu’il n’y a eu aucun transaction financière dans cette libération », a dit le Dr Micheletti.

« La complexité de la situation en Somalie fait que le pouvoir est scindé en une multitude de groupes tantôt avec des finalités politiques tantôt avec un moteur clanique, religieux ou économique », a-t-il poursuivi. « Nous avons essayé de contacter un maximum de groupes ayant un pouvoir dans ce pays ».

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Le Dr Micheletti a précisé que l’infirmier néerlandais Wilhem Sools, âgé de 27 ans et la japonaise Keiko Akahane, médecin âgée de 32 ans, qui travaillaient sur une clinique mobile visant à dépister la malnutrition, avaient été enlevés dans l’Ogaden (Est de l’Ethiopie, peuplé essentiellement de Somalis) le 22 septembre « par un premier groupe qui les a confiés à un deuxième groupe armé lequel a formulé des demandes politiques visant à obtenir la libération de détenus d’origine somalienne emprisonné en Ethiopie ».

Après leur enlèvement, les deux otages ont été « rapidement emmenés en Somalie, où il est parfois difficile de décrypter ce qui relève de la demande politique et de la demande mafieuse », a-t-il assuré, expliquant que les demandes avaient évolué vers le paiement d’une rançon.

Le président de MDM, qui a précisé que les otages avaient été retenus « essentiellement dans la région de Mogadiscio » et avaient été acheminés par avion après leur libération le 7 janvier de la capitale somalienne à Nairobi, a souligné qu’il ne souhaitait pas en dévoiler davantage de peur de mettre en danger des personnes restant otages en Somalie.

Les deux ex-otages ont ensuite témoigné brièvement. « Je suis épuisée mentalement et physiquement, j’ai besoin de prendre du recul », a déclaré Mme Akahane en japonais dans une salle de presse presque exclusivement remplie d’une trentaine de journalistes japonais qui ont suivi son enlèvement et sa libération avec passion et acharnement.

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« J’avais peur d’être exécutée chaque fois que nos ravisseurs prenaient leurs armes », a-t-elle raconté, expliquant que les activités étaient très réduites pour les deux otages qui se soutenaient mutuellement, préparaient leurs propres repas, faisaient leur lessive, jouaient aux cartes et pouvaient écrire une fois par semaine à leur famille.

« Le jour de la prise d’otages a été très violent, il y a eu beaucoup de cris et d’armes pointées sur nous », a ajouté M. Sools en anglais. « Nous avons été menacés d’exécution pendant un mois, nous avions très peur de mourir ».

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« Je n’ai passé que 100 jours dans cet enfer (en Somalie), certaines personnes doivent y passer leur vie », a souligné l’infirmier pour qui « le travail humanitaire est une passion » qu’il souhaite « poursuivre ».

La Somalie est livrée au chaos depuis le début d’une guerre civile en 1991.

Depuis début 2007, des insurgés islamistes y affrontent quasi quotidiennement les forces du gouvernement de transition soutenues par l’armée éthiopienne.

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