Au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno lance l’opération Haskanite après une nouvelle attaque de Boko Haram
Le groupe terroriste a mené une nouvelle attaque contre « une garnison abritant plus de 200 militaires » faisant une quarantaine de morts et une vingtaine de blessés. Mahamat Idriss Deby Itno s’est rendu sur place ce 28 octobre.
Les jihadistes de Boko Haram ont mené une attaque dans la région du lac Tchad, à la frontière du Nigeria, et tué une quarantaine de militaires tchadiens, suscitant une contre-offensive des forces de N’Djamena. Cette attaque sur une base militaire située à Barkaram, une île située à l’ouest de Ngouboua « a tragiquement fait une quarantaine de morts parmi nos soldats », a annoncé la présidence tchadienne dans un communiqué publié ce 28 octobre.
Le président, Mahamat Idriss Deby Itno, s’est rendu sur place tôt dans la matinée et « a donné le coup d’envoi de l’opération Haskanite pour prolonger et traquer les assaillants jusque dans leurs derniers retranchements », informe ce communiqué, qui ne précise pas quelles forces ont été mobilisées. « Une garnison abritant plus de 200 militaires a été prise pour cible par les éléments de Boko Haram à 22 heures.
Attaques fréquentes
Les éléments de Boko Haram en ont pris le contrôle, récupéré les armes et brûlé des véhicules équipés d’armes lourdes avant de repartir », d’après des sources locales. Un officier supérieur tchadien, qui a requis l’anonymat, précise que le commandant de l’unité figure parmi les morts. « Les éléments de Boko Haram ont eu le temps de récupérer des munitions et du matériel avant de se retirer », a-t-il ajouté.
« Nous avons certes beaucoup de pertes, mais la situation est sous contrôle et nos forces sont sur place à la poursuite de l’ennemi », a déclaré le gouverneur de la région du lac. Le président « tient à rassurer les populations de la zone, ainsi que les forces de défense et de sécurité, de son engagement indéfectible à défendre et à sécuriser l’ensemble du pays », ajoute le communiqué de la présidence.
Les soldats tchadiens sont spécifiquement ciblés par les attaques de Boko Haram dans la région du lac Tchad, qui abrite des combattants du groupe ou de sa branche dissidente, l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria – où elle a fait depuis quelque 40 000 morts et plus de 2 millions de déplacés – avant de se propager dans les pays frontaliers. En juin 2024, l’Office international pour les migrations (OIM) enregistrait plus de 220 000 déplacés dans la province du lac Tchad, en raison des attaques des groupes armés.
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Cette attaque et sa contre-offensive surviennent alors que le chef de l’État vient de restructurer les forces armées avec une série de limogeages et de nominations, en lien, selon certaines sources, avec l’opposition de certains officiers à sa position sur le Soudan. Le pouvoir tchadien a été accusé de faciliter les livraisons d’armes des Émirats arabes unis aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui combattent l’armée régulière soudanaise depuis avril 2023. Le Tchad et les Émirats ont démenti ces accusations.
(avec AFP)
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