Afrique du Sud: l’ANC lance sa campagne en vue d’élections cruciales

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a lancé samedi sa campagne électorale quelques mois avant un scrutin décisif pour cette formation qui sera confrontée, pour la première fois depuis la fin de l’apartheid en 1994, à une concurrence sérieuse.

Publié le 10 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

« Camarades, c’est un honneur et un privilège de lancer officiellement le programme électoral de l’ANC pour 2009 », a déclaré le chef du parti et actuel favori à la présidence Jacob Zuma devant des dizaines de milliers de partisans réunis dans un stade d’East London (sud).

« La tâche la plus importante en ce début d’année est de s’assurer que l’ANC remporte une victoire décisive aux élections. Pour ce faire, les membres de l’ANC doivent connaître le programme électoral et prendre une part active dans la campagne », a demandé M. Zuma, dont les propos étaient retransmis à la télévision nationale.

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Le leader du parti au pouvoir depuis les premières élections multiraciales en 1994 a célébré les « quinze ans de construction de la nation » et le 97e anniversaire de sa formation.

Il en a dressé un bilan positif, affirmant « que beaucoup a été fait pour s’attaquer à l’héritage de l’apartheid ces quinze dernières années, que beaucoup reste à faire et qu’en travaillant ensemble nous pouvons faire plus ».

Présentant le programme électoral de l’ANC, M. Zuma a détaillé les domaines prioritaires pour les cinq prochaines années: « la création d’emplois et de moyens de subsistance décents; l’éducation; la santé; le développement rural, la sécurité alimentaire et la réforme agraire; la lutte contre la criminalité et la corruption ».

Des secteurs que la première puissance économique du continent peine à améliorer pour les 48 millions de Sud-Africains, dont 43% vivent toujours sous le seuil de pauvreté et 40% sont au chômage.

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Outre ces défis économiques et sociaux, l’ancien parti de la lutte anti-apartheid se voit également confronté pour ces élections générales, prévues au deuxième trimestre, à une scission de plusieurs personnalités de premier plan, proches de l’ancien président Thabo Mbeki.

Cette dissidence, qui a débouché mi-décembre sur la création d’un autre parti, le Congrès du peuple (Cope), est le fruit d’une lutte interne entre MM. Zuma et Mbeki. Ce dernier a été contraint par son propre parti, l’ANC, à démissionner en septembre de la présidence sud-africaine.

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Les dissidents, dont les meetings sont régulièrement perturbés par des fidèles de Jacob Zuma, annonceront fin janvier leur programme électoral et ont de fortes chances d’écorner la suprématie du parti au pouvoir aux prochaines élections, selon des analystes.

Plusieurs centaines de partisans du Cope se sont également réunis samedi dans un township du Kwazulu Natal, une région d’où est originaire le tribun zoulou Jacob Zuma.

Face à ces luttes de pouvoir, le premier président noir d’Afrique du Sud Nelson Mandela, dont la loyauté envers l’ANC a été remise en cause dans certains médias, a indiqué dans une lettre lue par sa fille au rassemblement du parti au pouvoir « ne pas vouloir être impliqué dans ces (. . . ) problèmes politiques », selon l’agence de presse sud-africaine Sapa.

« Mandela a dit qu’il ne s’impliquerait pas dans les querelles intestines au sein du Congrès mais qu’il restait un membre loyal du Congrès national africain », a déclaré sa fille Zinzi devant les partisans de l’ANC.

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