USA/Liberia: le fils de Charles Taylor condamné à 97 ans de prison

« Chuckie » Taylor, fils de l’ex-dictateur du Liberia Charles Taylor, a été condamné vendredi par une cour fédérale de Miami (Floride, sud-est) à 97 ans de prison pour tortures et assassinats dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Publié le 9 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

La juge Cecilia Altonaga a estimé que rien ne justifiait une peine réduite, comme le réclamait la défense, estimant que « 1. 164 mois de prison (97 ans) est une peine appropriée » pour des crimes « comme la torture, condamnée par tous ».

« Il est difficile d’imaginer rien de plus grave contre la dignité et la vie des êtres humains », a ajouté la juge. Elle n’a pas suivi les requêtes de la défense, qui considérait qu’une peine de 20 ans serait adaptée compte-tenu du jeune âge de « Chuckie », 22 ans, quand il avait commencé à travailler pour son père en période de guerre civile.

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Il était à la tête des services antiterroristes lorsque son père dirigeait le Liberia de 1997 à 2003.

Charles Taylor Junior, âgé de 31 ans, né aux Etats-Unis et possédant la nationalité américaine, avait été reconnu coupable de complot d’assassinat et de tortures, entre avril 1999 et juillet 2003.

C’est la première fois que les Etats-Unis utilisent une loi fédérale votée en 1994 qui les autorise à juger les faits de tortures commis par des citoyens américains à l’étranger.

Menotté et vêtu d’une combinaison marron de prisonnier, Chuckie Taylor, la barbe longue et les deux bras tatoués a demandé pardon aux victimes. « Pardon à mes frères pour ce qui s’est passé pendant les 14 ans de guerre au Liberia (. . . ) j’honorerai mes obligations quelle qu’elles soient », a-t-il dit, avant le prononcé de la peine.

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Le dossier d’accusation décrit en détail plusieurs cas de tortures et de meurtres qu’il aurait dirigés ou ordonnés entre avril 1999 et juillet 2003. Y figurent notamment le cas d’une victime placée nue dans une fosse et recouverte de fourmis à la piqûre particulièrement douloureuse ou encore des tortures au moyen de chocs électriques, d’eau bouillante ou d’un fer à repasser.

Il était également accusé d’avoir abattu sommairement des personnes arrêtées à un barrage routier, d’en avoir poignardé d’autres avec une baïonnette ou encore d’avoir brûlé vives ses victimes.

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Le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) juge actuellement Charles Taylor père pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité pendant la guerre civile qui a déchiré ce pays de 1991 à 2001, faisant 120. 000 morts. Le procès a été délocalisé à La Haye pour des raisons de sécurité.

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