Gaza: les combats continuent malgré l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu

Les attaques israéliennes dans la bande de Gaza et les tirs de roquettes palestiniennes sur Israël ont continué vendredi en dépit de l’appel du Conseil sécurité de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat, après deux semaines d’offensive israélienne qui a tué plus de 780 Palestiniens.

Publié le 9 janvier 2009 Lecture : 3 minutes.

Le cabinet de sécurité israélien tenait une réunion extraordinaire pour arrêter sa réponse à la résolution 1860 ainsi que les résultats de la mission au Caire d’un haut responsable israélien, Amos Gilad, qui a discuté des propositions de cessez-le-feu du président égyptien Hosni Moubarak.

Malgré cette résolution, Israël a poursuivi ses bombardements ce matin, son aviation menant une série de raids dans la bande de Gaza. Deux femmes ont péri à Beit Lahya dans un raid aérien et une fillette a été tuée par des tirs à Jabaliya (nord), selon des témoins et des sources médicales palestiniennes.

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Des attaques nocturnes israéliennes ont coûté la vie à 12 Palestiniens, dont six membres d’une même famille, a-t-on indiqué de sources médicales.

Des navires de guerre israéliens bombardaient également des cibles en bordure de mer à Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas, selon des témoins.

L’armée israélienne a fait état dans le même temps du tir de 14 roquettes sur le sud d’Israël depuis la bande de Gaza, faisant un blessé léger. Selon elle, des roquettes de type Grad se sont abattues à Beersheba, à quelque 40 km de la bande de Gaza, ainsi que dans la région d’Ashdod.

L’armée a affirmé avoir visé dans la nuit 50 cibles dans Gaza où l’offensive israélienne lancée le 27 décembre et destinée à contraindre le Hamas à mettre fin à ses attaques à la roquette, a coûté la vie à plus de 780 Palestiniens. Trois civils et 11 soldats israéliens ont été tués pendant cette période.

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Dans ce qu’elle a qualifié "de l’un des plus graves incidents" depuis le début de l’ffensive, l’ONU citant des témoins, a rapporté que l’armée israélienne avait tué dans un bombardement 30 civils qui faisaient partie d’un groupe de 110 Palestiniens qu’elle avait rassemblés dans une maison de Gaza.

"Selon plusieurs témoignages, le 4 janvier, des soldats ont évacué environ 110 Palestiniens dans une seule maison à Zeitoun (dont la moitié était des enfants) en leur ordonnant de rester à l’intérieur", a affirmé un communiqué de l’Office de l’ONU pour la coordination humanitaire. "24 heures plus tard, les forces israéliennes ont bombardé à plusieurs reprises cette maison, tuant environ 30" personnes, ajoute le communiqué.

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Une porte-parole de l’armée israélienne a affirmé ne pas disposer d’informations mais que l’armée enquêtait sur cet incident.

A Jérusalem-est, la police israélienne s’est déployée en force après un nouvel appel du Hamas à une "journée de colère" contre l’offensive israélienne dans la ville sainte et en Cisjordanie occupée. L’armée israélienne a bouclé totalement pendant 48 heures la Cisjordanie à partir de vendredi 00h00.

Adoptée dans la nuit par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité –les Etats-Unis s’abstenant–, la résolution 1860 "appelle à un cessez-le-feu immédiat, durable et pleinement respecté, menant au retrait complet des forces israéliennes de Gaza".

Elle "condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme", et appelle "à la fourniture sans obstructions (…) de l’aide humanitaire".

Le texte appelle aussi les Etats à favoriser la mise en place à Gaza de dispositifs garantissant que le cessez-le-feu sera durable, notamment en "empêchant la contrebande" d’armes et en "assurant la réouverture des points de passage" vers Gaza.

La résolution "condamne toute violence et hostilité dirigées contre des civils et tout acte de terrorisme", sans désigner explicitement les tirs de roquettes du Hamas sur le sud d’Israël.

L’agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), déplorant une situation humanitaire "critique", continuait de suspendre pour le 2e jour consécutif ses opérations à Gaza après qu’un de ses convois eut été touché par des obus israéliens et un chauffeur palestinien tué près du terminal d’Erez.

"Nous maintiendrons cette suspension tant que les autorités israéliennes ne garantiront pas la sécurité de nos équipes", a dit la veille le porte-parole de l’agence Chris Gunness. Le Hamas a critiqué cette suspension.

Selon M. Gunness, la situation dans ce territoire surpeuplé et pauvre empire "d’heure en heure" malgré l’instauration d’une pause des combats par l’armée israélienne trois heures chaque jour depuis mercredi.

Un million de personnes vivent sans électricité, 750.000 sont sans eau et les hôpitaux fonctionnent grâce à des générateurs de secours qui risquent de s’arrêter en cas de manque d’essence, a-t-il dit.

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