Angolagate: Philippe Courroye assure n’avoir « jamais lu » la note de la DST
Philippe Courroye, qui a instruit l’affaire de l’Angolagate, a démenti jeudi « avoir jamais lu et vu auparavant » une note de la DST que la défense l’accuse d’avoir sciemment omis de joindre au dossier parce qu’elle était favorable à deux prévenus.
Dans un courrier adressé à l’AFP, M. Courroye, aujourd’hui procureur de la République à Nanterre, assure « n’avoir jamais été personnellement destinataire de ce document remis à l’audience publique du 5 janvier 2009 et ne l’avoir jamais vu et lu auparavant ».
Lundi, le tribunal correctionnel de Paris avait joint au dossier cette note de la DST (Direction de la surveillance du territoire) de janvier 1998, produite par la défense, assurant qu’Arcadi Gaydamak avait bien joué un rôle dans la libération de deux pilotes français capturés par les Serbes en 1995.
Le lendemain, les avocats de Pierre Falcone, Arcadi Gaydamak, Jean-Charles Marchiani, Jean-Christophe Mitterrand et Charles Pasqua, tous soupçonnés d’avoir participé à un vaste trafic d’armes de guerre vers l’Angola, avaient demandé en vain une interruption du procès et un supplément d’enquête sur l’instruction, accusant le juge Courroye de partialité.
Dans sa lettre à l’AFP, celui-ci « oppose un démenti formel à cette affirmation », assurant n’avoir « jamais opéré de tri » et « avoir toujours coté à la procédure l’intégralité des pièces ou documents produits ou transmis ».
« Il va de soi que si cette note était parvenue à mon cabinet, elle aurait été intégrée de la même manière à la procédure », ajoute-t-il.
Lundi, lors de la jonction de la note, le président Jean-Baptiste Parlos avait relevé que le rapport de la Commission consultative du secret de la défense nationale précisait que la déclassification du document faisait suite à une demande du juge Courroye formulée le 11 octobre 2001.
L’avis favorable à cette déclassification datait du 24 janvier 2002 et le ministère de l’Intérieur avait transmis au parquet un bordereau d’envoi le 21 février suivant.
La note assure notamment que M. Gaydamak avait rencontré à Moscou deux responsables des services de sécurité russes, ceux-ci ayant lancé une mission d’infiltration qui avait déterminé que les pilotes étaient vivants. Il aurait aussi affrété un avion sanitaire pour une mission de libération ayant finalement échoué.
Ces détails confortent la thèse de Jean-Charles Marchiani, qui assure avoir remis à l’homme d’affaires la médaille de l’Ordre du Mérite en raison de son action pour les otages, ce que l’accusation met en doute, y voyant plutôt une preuve de corruption.
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