John Atta-Mills investi président du Ghana mercredi

Le président sortant du Ghana John Kufuor devait passer le relais mercredi, après huit ans au pouvoir, à son successeur qui prêtera serment au cours d’une cérémonie en présence de plusieurs chefs d’Etat africains et de milliers de Ghanéens en fête.

Publié le 7 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Ce sera la deuxième fois en dix ans qu’un président élu transmettra le pouvoir à l’opposition à l’issue d’un scrutin régulier, dans cette nation ouest-africaine de 23,5 millions d’habitants, érigée en modèle de démocratie pour l’Afrique.

John Atta-Mills, 64 ans, qui représentait l’opposition sous la bannière du Congrès national démocratique (NDC) a remporté de justesse la présidentielle dont les résultats ont été annoncés samedi, face au candidat du pouvoir Nana Akufo-Addo.

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Juriste et ancien vice-président de Jerry Rawlings, M. Atta-Mills se présentait au poste suprême pour la troisième fois, après avoir été défait en 2000 et 2004 par John Kufuor.

M. Kufuor, 70 ans, un démocrate tenace dont les efforts en matière de démocratie et d’économie ont été régulièrement salués par la communauté internationale, tire sa révérence après deux mandats de quatre ans, la limite constitutionnelle qu’il n’a pas cherché à repousser.

La cérémonie de passation de pouvoir se déroulera sur la plus grande place d’Accra, Independance Square, décorée pour l’occasion de vert, de rouge, de jaune et de noir, à l’image du drapeau ghanéen.

En fin de matinée, environ 15. 000 Ghanéens en liesse avaient convergé vers la place, dansant, chantant, et affichant pour la plupart les couleurs du NDC.

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Selon le maître de cérémonie, les présidents ivoirien Laurent Gbagbo, burkinabé Blaise Compaoré, sierra-léonais Ernest Koroma, sénégalais Abdulaye Wade et béninois Thomas Boni Yayi étaient arrivés.

Mark Malloch-Brown, secrétaire d’Etat britannique à l’Afrique, devait aussi faire le déplacement pour représenter l’ancienne puissance coloniale, dont le Ghana est devenu indépendant en 1957, avec Kwame Nkrumah comme premier président.

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La présidentielle, qui s’est déroulée sans heurts malgré des tensions croissantes sur la fin qui avaient fait craindre des affrontements, a été unanimement saluée par les dirigeants étrangers.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a évoqué « un exemple admirable » de démocratie alors que l’année 2008, en Afrique, a été marquée par des violences post-électorales au Kenya et au Zimbabwe.

Bien que l’alternance du pouvoir au Ghana soit générale, le parlement ayant aussi basculé à la faveur du NDC à l’issue des législatives du 7 décembre, les observateurs s’attendent à une transition en douceur.

John Atta-Mills, qui a prôné le changement tout au long de sa campagne, s’est engagé lundi à « continuer les projets initiés par le président Kufuor, maintenir la paix et la stabilité et promouvoir l’unité ».

Aucun changement de cap majeur n’est attendu dans le domaine de l’économie, mais la nouvelle équipe devra composer avec la crise financière internationale et apporter des réponses satisfaisantes à l’électorat populaire qui l’a portée au pouvoir, estimait Yaw Kwakwa, analyste du cabinent Generation Investment.

John Atta-Mills aura également pour tâche de gérer, à partir de 2010, le début de la production commerciale de pétrole découvert au large des côtes du pays en 2007. Cette découverte nourrit les espoirs de nombreux ghanéens qui rêvent d’une abondance rapide de pétrodollars.

Le Ghana est déjà un important producteur d’or et de cacao.

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