Au premier jour de son procès, Christian Ganczarski clame son innocence

Au premier jour de son procès à Paris, où il est accusé de complicité dans l’attentat contre une synagogue à Djerba en avril 2002, l’Allemand converti à l’Islam Christian Ganczarski a clamé son innocence, déclarant: « Je n’ai rien à faire avec les attentats ».

Photo publiée le 1er mars 2003 de Khalid Cheikh Mohammed lors de son arrestation

Photo publiée le 1er mars 2003 de Khalid Cheikh Mohammed lors de son arrestation

Publié le 5 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

« Chaque fois que des innocents meurent, cela me touche profondément », a-t-il ajouté, via un interprète. « Ce qui se passe ici, ce n’est pas la recherche de la vérité, mais une exécution ».

Il a ensuite mis en cause la procédure et l’instruction menée en France, affirmant « avoir subi des pressions » et a assuré que des témoignages en sa faveur n’avaient « pas été traduits en français ».

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Cet Allemand d’origine polonaise de 42 ans est le principal protagoniste d’un procès devant la Cour d’assises spéciale de Paris, chargée de juger les affaires de terrorisme, qui s’est ouvert lundi et doit durer plus d’un mois.

Le Pakistanais Khalid Cheikh Mohammed (KSM, S pour Sheikh en anglais), cerveau présumé des attentats du 11 septembre 2001 et Walid Nawar (frère du jeune Tunisien qui s’est fait exploser dans l’attentat) sont également jugés pour leur complicité présumée dans l’attentat, qui a fait 21 morts dont 14 Allemands, 5 Tunisiens et 2 Français.

Les trois hommes sont accusés d’avoir, à des degrés divers, incité et aidé le kamikaze à commettre son acte et doivent répondre de « complicité et tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Ils risquent la réclusion à perpétuité (bien perpétuité).

Khalid Cheikh Mohammed, accusé d’avoir planifié les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone, ne comparaîtra pas: arrêté au Pakistan en mars 2003, remis aux autorités américaines, il est détenu sur la base de Guantanamo à Cuba où il est actuellement jugé par un tribunal militaire US.

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Christian Ganczarski est accusé d’avoir donné le feu vert à l’attentat lors d’un coup de fil que lui avait passé le kamikaze. Ce dernier, Nizar Nawar, avait juste après contacté Khalid Cheikh Mohammed avant de se faire exploser.

A l’ouverture des débats son avocat, Me Sébastien Bono, a déposé une requête en « irrecevabilité des poursuites » contre son client.

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Il a plaidé que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait commenté à la tribune de l’Assemblée la capture de M. Ganczarski, en juin 2003 à l’aéroport de Roissy, en annonçant « l’arrestation d’un responsable d’Al Qaïda, en contact avec Oussama ben Laden ».

« Sa présomption d’innoncence, garantie par la Constitution, ayant été violée, il n’y a pas pour vous la possibilité de garantir un procès équitable à mon client », a déclaré Me Bono à la cour, composée de six magistrats professionnels en plus du président Yves Jacob.

Il a également regretté que KSM, qu’il avait cité à titre de témoin, ne puisse être entendu, sous une forme ou sous une autre. « C’est lui qui planifie les attentats d’Al Qaïda, il les revendique: pourquoi ne pas l’entendre ?, a demandé Me Bono.

« Parce qu’il a la qualité d’accusé. Il est partie au procès et ne peut donc témoigner », lui a répondu l’avocat général Christophe Tessier.

Le troisième accusé, Walid Nawar, est soupçonné d’avoir fourni une aide matérielle à son frère en connaissance de cause, en lui achetant notamment en France le téléphone satellitaire avec lequel il appelait Christian Ganczarski et KSM.

Le procès, dont les débats sont ralentis par les nécessités de traduction, doit durer jusqu’au 6 février.

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