Ghana: l’opposant John Atta-Mills remporte l’élection présidentielle

L’opposant , 64 ans, a été proclamé vainqueur de la présidentielle au Ghana samedi et a tendu la main à son adversaire, qui a reconnu sa défaite et appelé à l’unité de la Nation, tout en faisant état d’irrégularités lors du scrutin.

Publié le 3 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

Ce vote met fin à huit ans de pouvoir du Nouveau parti patriotique (NPP) et consacre le Congrès national démocratique (NDC), qui avait déjà fait basculer la majorité du Parlement en sa faveur lors des législatives du 7 décembre.

John Atta-Mills a obtenu 50,23% des suffrages contre 49,77% à Nana Akufo-Addo, selon les résultats officiels.

la suite après cette publicité

Le président-élu s’est tourné vers son adversaire peu après sa victoire, assurant qu’il oeuvrerait pour l’unité du pays, à l’issue d’un scrutin parfois marqué par des tensions mais globalement perçu comme exemplaire à l’échelle de l’Afrique, où les élections sont souvent marquées par des violences.

« Je veux assurer aux Ghanéens que je serai un président pour tous. Il n’y aura pas de discrimination. L’élection est terminée, nous avons désormais un Ghana », a-t-il lancé à ses partisans depuis un podium devant le siège de son parti à Accra.

Il a remercié son adversaire Nana Akufo-Addo « pour avoir livré une bonne bataille. J’espère que nous serons en mesure de travailler ensemble pour construire un Ghana meilleur pour tous ».

Peu après, le candidat défait l’a félicité et déploré que le Ghana soit « aujourd’hui un pays divisé ».

la suite après cette publicité

« Le professeur Mills et moi-même avons l’obligation de générer une continuité et un consensus et je m’engage à jouer le rôle qui m’incombe. Notre nation est à la croisée des chemins et nous devons travailler ensemble pour la construire dans la paix », a lancé M. Akufa-Addo à ses partisans à Accra.

Mais il a aussi regretté des irrégularités qui auraient eu lieu selon lui au second tour dans la région de Volta (centre-est), un fief traditionnel du NDC, affirmant que « les tribunaux » devraient résoudre l’affaire.

la suite après cette publicité

Theodore Dzeble, porte-parole de la Coalition d’observateurs des élections (CODEO, 34 organisations) a tempéré ces déclarations en estimant que le candidat défait n’avait pas encore « digéré » la défaite.

« Cela prendra du temps mais je suis sûr qu’il acceptera (. . . ). C’est un démocrate, il est réputé pour les services rendus au Ghana », a-t-il souligné.

Malgré quelques incidents, le Ghana a été loué pour la tenue de cette élection qui s’est déroulée dans le calme et l’ordre, selon de nombreux observateurs.

Alors que des tensions montaient à l’approche de la fin du deuxième tour, faisant craindre des affrontements, le président sortant John Kufuor avait appelé vendredi au calme et au respect des résultats quels qu’ils soient.

Nickolay Mladenov et Valerie Amos, respectivement chef des observateurs électoraux de l’Union européenne et du Commonwealth, ont souligné pour leur part que la bataille avait été « très serrée ».

« Il est important (. . . ) d’aller au-delà des clivages politiques car dans une démocratie mûre, gouvernement et opposition jouent un rôle important », a relevé M. Mladenov.

Vice-président du capitaine Jerry Rawlings de 1997 à 2000, John Atta-Mill se présentait à la présidence pour la troisième fois consécutive.

Juriste, il a enseigné le droit pendant 25 ans à l’université du Ghana (Accra). Il succède à John Kufuor, 70 ans qui se retire au terme de deux mandats de quatre ans.

Nana Akufo-Addo, également un juriste âgé de 64 ans, avait remporté le premier tour de la présidentielle le 7 décembre, mais sans obtenir de majorité absolue.

Ancienne Gold Coast britannique, le Ghana est un grand producteur d’or et de cacao. Du pétrole a récemment été découvert au large de ses côtes, un enjeu qui a pesé dans cette course à la présidentielle.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires