Présidentielle : vote décisif dans un climat d’incertitude

Une dernière circonscription au Ghana votait vendredi pour la présidentielle, un vote décisif que le parti au pouvoir a appelé à boycotter, malgré les appels au calme du président sortant, John Kufuor, qui demandait aux parties de respecter les résultats.

Publié le 1 janvier 2009 Lecture : 2 minutes.

« Il est important (. . . ) que nous respections le calendrier constitutionnel pour la passation de pouvoir le 7 janvier. J’appelle par conséquent toutes les parties prenantes à se soumettre à l’autorité du président de la commission électorale quand il annoncera les résultats », a-t-il déclaré dans un message de voeux à la nation.

« Tout autre point de litige pourra être réglé plus tard en bonne et due forme », a-t-il poursuivi, se démarquant ainsi de son parti, le Nouveau parti patriotique (NPP).

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Le NPP a en effet demandé vendredi soir l’annulation du suffrage à Tain (centre-ouest), dernière circonscription à voter et dont les résultats seront décisifs pour départager les deux candidats.

Un peu plus tôt jeudi, le NPP avait saisi la justice pour demander que les résultats de Tain ne soient pas proclamés tant que la lumière n’aura pas été faite sur des irrégularités qui auraient eu lieu dimanche lors du second tour dans un bastion de l’opposition.

A l’heure actuelle, le candidat de l’oppostion, John Atta-Mills, devance légèrement son adversaire du NPP, Nana Akufo-Addo, d’après les chiffres officiels. Mais l’écart n’est que de 23. 055 voix. Les 53. 000 électeurs inscrits à Tain peuvent ainsi tout faire basculer.

A l’issue du premier tour, le 7 décembre, M. Akufo-Addo était en tête.

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Bien que le NPP ait déclaré avoir obtenu de la justice le blocage du scrutin de vendredi, les opérations de vote se déroulaient dans le calme depuis l’ouverture des bureaux à 07H00 locales et GMT, a constaté un photographe de l’AFP.

Un important dispositif sécuritaire a été déployé dans l’ensemble du district qui n’avait pas pu voter dimanche pour des raisons logistiques.

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Jeudi soir, le NPP a sillonné la circonscription, appelant par haut-parleur ses partisans à boycotter l’élection, selon la radio d’Etat Radio Ghana. Les agents du parti n’étaient pas présents dans plusieurs bureaux de vote, ont noté plusieurs observateurs.

Le NPP a avancé un risque de sécurité pour justifier son boycott. « Nous estimons que la situation sécuritaire sur place n’est pas propice à la tenue d’élections libres et justes. La tension est forte », avait expliqué à l’AFP Arthur Kennedy, porte-parole de la formation.

De son côté, le chef de la commission électorale, Kwado Afari-Gyan avait assuré ne pas être au courant d’une annulation, confirmant que l’élection dans la dernière circonscription aurait bien lieu.

Il a précisé que les résultats seraient proclamés dès qu’ils seraient disponibles. Les bureaux de vote fermeront à 17H00 locales.

Emmanuel Gyimah-Boadi, du Centre pour le développement démocratique, une ONG ghanéenne, a estimé de son côté que le NPP avait terni son image.

« Même si le NPP parvient à remporter la bataille juridique, il a déjà perdu le mandat électoral et politique pour gouverner ce pays », a-t-il estimé.

Les enjeux sont de taille dans cette course à la présidentielle car du pétrole a récemment été découvert dans l’ex-colonie britannique, l’ancienne Gold Coast, indépendante depuis 1957.

John Kufuor, un chef d’Etat parmi les plus respectés d’Afrique, a tiré sa révérence au terme de deux mandats de quatre ans, comme le prévoit la constitution.

Des observateurs électoraux ont été déployés dans le pays, parmi lesquels ceux de l’Union européenne et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

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