L’armée éthiopienne a entamé son retrait du territoire somalien
L’Ethiopie, qui intervient militairement en Somalie depuis fin 2006, a entamé son plan de retrait total de ses troupes du territoire somalien, a annoncé à l’AFP Bereket Simon, porte-parole du Premier ministre éthiopien.
"Nous avons déjà commencé à exécuter notre plan de retrait. Cela va prendre encore plusieurs jours. C’est un processus qui va prendre du temps", a déclaré le porte-parole du Premier ministre Meles Zenawi.
"L’exécution du plan de retrait est en cours; quand nous évoquions la fin de l’année (2008), nous voulions dire que le retrait serait commencé" d’ici la fin 2008, a-t-il précisé.
"Nous voulions avoir des consultations avec l’Union africaine (UA) et les pays contributeurs (de troupes à la force de paix de l’UA – Amisom) au sujet de notre retrait", a indiqué M. Bereket, sans donner plus de précision sur cette rencontre qui s’est tenue jeudi discrètement à Addis Abeba.
L’armée éthiopienne était intervenue officiellement fin 2006 pour soutenir le gouvernement somalien de transition, et a mis en déroute début 2007 les forces des tribunaux islamiques qui avaient contrôlé pendant quelques mois l’essentiel du centre et du sud de la Somalie.
L’Ethiopie, en majorité orthodoxe, avait justifié cette intervention en arguant que les tribunaux islamiques menaçait sa sécurité.
Mais Addis Abeba est désormais soucieuse de s’extraire d’un bourbier militaire car depuis début 2007, Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre d’une guérilla acharnée – visant en particulier les forces somaliennes et éthiopiennes – dirigée par les combattants extrémistes islamistes des "shebab" (aile militaire des tribunaux).
Ainsi, vendredi matin, deux soldats éthiopiens et sept civils somaliens ont été tués dans de nouvelles violences à Mogadiscio, ont rapporté la police et des témoins.
Ce retrait fait planer encore plus d’incertitudes sur la sécurité dans ce pays pauvre de la Corne de l’Afrique, en guerre civile depuis 1991.
L’Amisom, déployée depuis mars 2007 essentiellement à Mogadiscio et dont le mandat qui expirait fin décembre a été prolongé de deux mois, va donc se retrouver seule sur le terrain.
L’Amisom, qui reste mal équipée et sous-financée, est forte de seulement 3. 400 soldats burundais et ougandais, alors que son mandat initial prévoyait un contingent total de 8. 000 hommes.
En outre, le retrait de l’Ethiopie intervient alors que le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a démissionné de son poste le 29 décembre pour avoir échoué à ramener la paix et la stabilité dans son pays. Le Parlement somalien a un mois pour élire un nouveau président.
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