Campagne de la dernière chance à la veille du « troisième tour »
Les partisans des deux candidats à la présidence du Ghana menaient campagne dans la région reculée de Tain, à la veille d’un « troisième tour » dans cette circonscription qui décidera du nom du prochain président, tandis que le parti au pouvoir tentait d’obtenir le report de l’annonce des résultats.
Dans les villes et villages de Tain (centre-ouest) des manifestants défilaient en chantant et en dansant, arborant les couleurs du Congrès national démocratique (NDC, opposition) pour les uns et du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir) pour les autres.
Selon des journalistes locaux sur place joints au téléphone, ces défilés de déroulaient dans le calme tandis qu’un important dispositif de sécurité avait été déployé dans le district de plus de 4. 125 kilomètres carrés.
Policiers et militaires étaient visibles dans les rues et fouillaient scrupuleusement les véhicules, à la recherche d’armes.
Le président sortant John Kufuor, en déplacement dans la circonscription, devait s’adresser à la foule jeudi et John Atta-Mills était également sur place, selon les médias.
Tain, qui n’avait pas voté dimanche lors du second tour contrairement aux 229 autres circonscriptions de la nation ouest-africaine, se rend donc aux urnes vendredi pour décider en fait du nom du successeur à John Kufuor lequel a tiré sa révérence après deux mandats de quatre ans.
L’opposant John Atta-Mills a obtenu une légère avance dimanche avec 50,13% des suffrages devant Nana Akufo-Addo (49,87%), du NPP.
Mais le résultat de la 230e circonscription pourrait tout faire basculer, selon la commission électorale, car l’écart entre les deux hommes n’est que de 23. 055 voix – sur 8. 979. 877 de suffrages exprimés – alors que 53. 000 électeurs doivent voter vendredi à Tain.
Ce district n’avait pas voté dimanche en raison de problèmes logistiques.
Le NPP a annoncé jeudi avoir saisi la justice pour tenter d’obtenir le report de la proclamation des résultats des élections, arguant qu’il fallait d’abord faire la lumière sur des irrégularités observées lors des opérations de vote dimanche, a indiqué à l’AFP Arthur Kennedy, porte-parole du NPP.
Le juge de la Haute cour Edward Amoako Asante a précisé qu’une audience se déroulerait lundi, laissant ainsi au NPP le temps de notifier la Commission électoral et le NDC de sa démarche.
Le NPP a porté plainte auprès de la Commission électorale, dénonçant des cas de violences et d’intimidations contre ses observateurs électoraux dans la région Volta (centre-est), a indiqué mercredi Nana Akufo-Addo.
La présidentielle au Ghana a jusqu’à présent été louée comme un modèle de transparence et d’ordre dans un continent coutumier d’élections violentes et frauduleuses.
Le report par la Commission électorale de l’annonce des résultats du second tour, initialement prévue mardi, a cependant fait naître des tensions.
Mercredi soir, après une journée calme, des dizaines de partisans du NPP en colère ont manifesté devant la Commission électorale à Accra, brandissant machettes et bâtons et agressant des automobilistes et des journalistes locaux, a constaté l’AFP.
La police a usé de canons à eau pour tenter de disperser la manisfestation qui a duré deux heures et qui ne s’est achevée qu’après l’intervention d’un élu du NPP qui a assuré aux manifestants la victoire à l’issue du vote vendredi.
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