La LRA nie sa responsabilité et accuse les armées régionales des tueries en RDC

La rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) a nié mardi être responsable de la mort de 400 civils dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), et accusé les armées ougandaise, du Sud-Soudan et de RDC d’avoir « bombardé » ces populations.

Publié le 30 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« Comment (l’ONG) Caritas peut-elle dire que nous avons commis des massacres là où les trois puissances d’Ouganda, de RDC et du Soudan sont présentes? Comment se fait-il que ces puissances, qui disposent d’armes lourdes et sophistiquées, autorisent la LRA à tuer des civils ? », s’est interrogé le vice-président de la délégation de la LRA aux négociations de paix, Justin Labeja, joint par l’AFP depuis Kampala.

« La LRA n’a jamais fait de mal à personne. Ce sont ces puissances (Ouganda, Sud-Soudan, RDC) qui tuent les civils et accusent ensuite la LRA. Les bombes qu’ils lâchent, est-ce qu’ils les lâchent sur des arbres ou sur les populations? », a lancé M. Labeja, considéré comme un très proche du chef de la LRA Joseph Kony.

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Caritas a accusé mardi la LRA d’avoir tué plus de 400 civils dans le nord-est de la RDC pendant les fêtes de Noël. L’ONU a de son côté accusé lundi la LRA d’avoir tué 189 civils dans la même région.

Selon la Mission de l’ONU au Congo (Monuc), les rebelles de la LRA se sont rendus coupables de ces exactions depuis le lancement le 14 décembre d’une opération militaire conjointe dirigée contre eux. Menée par les armées de la RDC, de l’Ouganda et du Sud-Soudan, cette offensive a été lancée après le refus répété de Kony de signer un accord de paix avec Kampala.

« Où était le gouvernement de RDC qui est censé protéger sa population? », s’est encore interrogé le porte-parole rebelle. « Nous sommes en RDC depuis plus de deux ans. Le gouvernement congolais savait où nous étions. Comment se fait-il qu’il ne nous a pas accusé de tuer des gens? », a-t-il martelé.

De son côté, le secrétaire d’Etat ougandais des Affaires étrangères, Henry Okello Oryem, a estimé que ces massacres « n’étaient qu’une continuation » des exactions de la rébellion ougandaise et ne devaient pas être imputés à l’opération militaire conjointe.

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« Ces massacres démontrent qu’il y a un besoin de faire davantage pression sur la LRA pour en finir avec cette rébellion. Ils ne doivent pas être imputés aux opérations des forces alliées », a-t-il déclaré.

« Ces massacres reflètent la vraie nature de la LRA à laquelle nous faisons face depuis des années », a-t-il lancé en ajoutant : « les forces alliées font de leur mieux pour neutraliser la LRA et les opérations militaires se déroulent bien ».

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Kampala a paraphé en avril un accord de paix global venant couronner un processus de paix engagé en juillet 2006 afin de mettre un terme, dans le nord de l’Ouganda, à 20 ans d’une des guerres civiles les plus longues et les plus brutales d’Afrique.

Mais Joseph Kony a jusqu’ici fait faux bond à toutes les cérémonies de signature.

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