Deux missionnaires britanniques condamnés à un an de travaux forcés

Un couple de missionnaires britanniques arrêté le 29 novembre en Gambie a été condamné à Banjul par un tribunal gambien à un an de travaux forcés pour « sédition », a constaté un correspondant de l’AFP.

Publié le 30 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

"Je vous condamne à une amende de 250. 000 dalasis (6. 750 euros) ou à défaut à une peine d’un an et demi de prison ainsi qu’à une peine de prison obligatoire d’un an avec travaux forcés", a indiqué le juge Idrissa Mbai.

"J’ai estimé que les délits étaient très choquants et que les prévenus n’ont montré aucun respect pour le pays, le gouvernement et le président de la République", a-t-il poursuivi.

la suite après cette publicité

David et Fiona Fulton, 60 et 46 ans, avaient le 24 décembre plaidé coupable après avoir, dans un premier temps, nié les faits. Présents à l’audience, ils ont éclaté en sanglots à l’annonce du jugement.

Selon l’accusation, ils ont, en 2007 et 2008, publié et distribué des documents suscitant "la haine" et "le mépris" à l’encontre du président Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1994, et du gouvernement gambien.

Le couple, qui vit en Gambie depuis 1999, est lié à l’église pentecôtiste Westhoughton à Bolton, près de Manchester, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Selon le site internet de l’église, M. Fulton est aumônier pour l’armée gambienne et Mme Fulton intervient auprès de patients atteints de maladies incurables.

Selon la police, le couple a écrit des courriels à des personnes et organisations se trouvant à l’étranger, dans lesquels ils critiquaient la Gambie.

la suite après cette publicité

"Ils (les missionnaires britanniques) ne démentent pas avoir écrit ces courriels. La question est de savoir s’ils les ont écrit avec une intention délictueuse", avait demandé l’avocat du couple, Me Antouman Gaye.

Les organisations de défense des droits de l’Homme critiquent régulièrement le régime de cette ancienne colonie britannique enclavée dans le Sénégal.

la suite après cette publicité

Le 11 novembre, Amnesty International a ainsi dénoncé le fait que des opposants au régime du président Jammeh, ou des personnes considérées comme telles, soient victimes de violations des droits de l’Homme, dont des arrestations extrajudiciaires et des tortures quotidiennes.

Selon Amnesty, la situation s’est encore dégradée depuis que les autorités gambiennes ont annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’Etat en mars 2006, et arrêté des dizaines de civils et de militaires.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires