Présidentielle au Ghana: la victoire se dessine pour le candidat d’opposition

L’opposant John Atta-Mills semblait en passe lundi soir de remporter de justesse le second tour de la présidentielle au Ghana, selon des résultats non officiels rapportés par des médias locaux portant sur plus de 80% des 230 circonscriptions.

Publié le 28 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Alors que les opérations de dépouillement ont commencé après la fermeture des bureaux dimanche à 17H00 (locales et GMT), la radio privée Joy FM donne le candidat du Congrès national démocratique (NDC) gagnant, avec 51,05% des suffrages exprimés, contre 48,90% à Nana Akufo Addo, du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), sur 219 circonscriptions.

La chaîne privée Metro-TV donnait une tendance similaire sur 225 circonscriptions, avec 50,43% des suffrages exprimés à Atta-Mills contre 49,57% à Akufo Addo.

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Les premiers chiffres officiels indiquent également que John Atta-Mills possède une légère avance, mais ces résultats ne portent que sur 38 circonscriptions. La commission électorale nationale devrait annoncer le résultat final mardi vers midi (locale et GMT).

Des dizaines de partisans d’Atta-Mills n’ont pas attendu cette échéance, malgré le résultat très serré, pour célébrer leur « victoire » lundi dans les rues d’Accra au fur et à mesure que la tendance paraissait se confirmer.

« Nous allons gagner. Le changement arrive au Ghana! », a ainsi affirmé l’un d’entre eux, Karim Kabbara, à l’AFP.

« La commission électorale n’a pas fini son travail, mais beaucoup d’entre vous savez que nous avons beaucoup de chances de diriger ce pays », a lancé John Atta-Mills, éternel dauphin de Jerry Rawlings, depuis le QG de son parti.

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Ces résultats partiels et non officiels, s’ils se confirment, constitueraient un retournement de tendance par rapport au premier tour du 7 décembre qui avaient mis aux prises sept candidats, et avait été remporté de peu par Nana Akufo Addo, un avocat de 64 ans, avec 49,13% des suffrages, contre 47,92% à John Atta-Mills, un professeur de droit également âgé de 64 ans.

Pour sa troisième participation, Atta-Mills se sentait d’autant plus confiant que, parallèlement au premier tour de la présidentielle, le NDC avait assez nettement remporté la majorité au Parlement (114 sièges contre 107 pour le NPP). Les 9 sièges restants sont revenus à des partis minoritaires ou à des indépendants.

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« Quelle que soit la nouvelle majorité, que le nouveau président soit Akufo Addo ou Atta-Mills, il faudra l’accepter et vivre avec pour les quatre prochaines années », avait pour sa part déclaré John Kufuor à la veille du scrutin.

Quelque 12,5 millions de Ghanéens étaient appelés à voter pour choisir un successeur à ce dernier, qui quitte la scène après huit ans de pouvoir en léguant un pays considéré comme un modèle de démocratie en Afrique.

Si le premier tour a été unanimement salué comme un exemple de transparence et de démocratie pacifique, le second a été alourdi par des accusations croisées de fraude, alors que les observateurs étrangers veulent toujours croire que ce scrutin servira de modèle à tout le continent africain.

Pour Valérie Amos, qui dirige la mission du Commonwealth, ce second tour demeure crédible en dépit des rumeurs ambiantes. « Le scrutin est dans la ligne de celui du 7 décembre », a-t-elle dit lundi à l’AFP.

La secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, avait pour sa part estimé dès dimanche soir que les deux partis en lice se comportaient de façon « irresponsable » en se jetant à la figure des accusations de fraude.

Pour elle, surtout après le coup d’état militaire d’il y a quelques jours en Guinée, cette élection ghanéenne doit plus que jamais être considérée « comme un test, voire un référendum sur la démocratie à travers toute l’Afrique ».

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