Franc CFA : pas de dévaluation en vue

  Le taux de change réel du franc CFA s’est apprécié, mais il reste bien en-dessous des niveaux en vigueur avant la dévaluation de 1994. Victor Lopes, économiste Afrique chez Standard Chartered, livre son analyse à « Jeune Afrique ».

Victor Lopes, économiste Afrique subsaharienne chez Standard Chartered. DR

Victor Lopes, économiste Afrique subsaharienne chez Standard Chartered. DR

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Publié le 22 septembre 2013 Lecture : 1 minute.

Depuis 1994 et la dévaluation du franc CFA – la seule à ce jour -, des débats récurrents ont lieu sur la viabilité de cette monnaie. Ils ont gagné du terrain en période d’appréciation de l’euro, lors de la crise ivoirienne et, plus récemment, de la crise de la dette européenne. Mais la fixité du change a prévalu et devrait continuer de prévaloir. Notre baromètre franc CFA, que nous publions depuis 2004 et qui mesure d’éventuelles pressions sur le change, montre que, contrairement à 1994, il n’y a pas actuellement de signes avant-coureurs d’une dévaluation. Le taux de change effectif réel s’est certes apprécié, mais il reste bien en dessous des niveaux en vigueur avant 1994. En d’autres termes, les gains de compétitivité de la dévaluation n’ont pas été totalement érodés, et le franc CFA n’est pas manifestement surévalué.F-CFA inforight;" />

Évolution favorable

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En outre, le niveau des réserves internationales de la zone est satisfaisant. Les prix des matières premières connaissent une évolution plutôt favorable. En 1994, un cycle baissier avait conduit à des déséquilibres macroéconomiques majeurs. Et une longue période de faible croissance avait été l’un des facteurs de la dévaluation. La croissance étant aujourd’hui plutôt satisfaisante dans la zone, il y a peu de raisons d’envisager une modification de la parité.

Enfin, n’oublions pas que dévaluer reste une décision politique ; or la plupart des gouvernements de la zone semblent déterminés à maintenir le système actuel. La zone franc est loin d’être idéale : il y a des divergences économiques croissantes entre l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), et au vu de la crise que connaît l’euro – monnaie d’ancrage -, il est légitime de s’interroger sur les bénéfices d’une union monétaire. Mais, pour l’heure, les éventuels gains d’un changement de régime semblent aléatoires. »

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