La rébellion ougandaise accusée par l’ONU du massacre de 200 personnes

La rébellion ougandaise de la LRA (Armée de résistance du Seigneur) a tué ces derniers jours près de deux cents personnes dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé une agence des Nations unies.

Publié le 29 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Au total, 189 personnes ont été assassinées dans plusieurs localités du district du Haut-Uélé, dans la Province orientale (nord-est), selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).

"Le premier bilan est très lourd. Selon les autorités locales, le 25 décembre, les rebelles auraient tué 40 personnes dans la localité de Faradje. Les 26 et 27 décembre, ils auraient attaqué la localité de Doruma et le village voisin de Gurba, tuant 89 personnes à Doruma et 60 personnes à Gurba", précise le rapport de l’Ocha, qui fait également état de 120 maisons incendiées par les rebelles dans la zone.

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"La LRA n’a tué personne", a immédiatement réagi le vice-président de la délégation du groupe rebelle aux négociations de paix, Justin Labeja. "Ceux qui tuent ces civils innocents ne sont pas des combattants de la LRA", a-t-il ajouté à l’AFP, précisant que la LRA était "toujours" ouverte aux négociations.

Interrogé par l’AFP, le capitaine Chris Magezi, porte-parole de l’armée ougandaise, a rappelé pour sa part la volonté des troupes ougandaises, congolaises et du Sud-Soudan, engagées dans une opération conjointe contre la LRA dans la région, de "chasser les assassins et les mettre hors d’état de nuire".

L’officier a par ailleurs invité la population civile à "informer les troupes alliées des mouvements des rebelles, afin de prendre les dispositions appropriées pour les empêcher de semer le chaos".

L’armée ougandaise avait accusé dimanche la LRA d’avoir massacré vendredi dans une église quelque 45 civils, en majorité des femmes, enfants et personnes âgées. Le mouvement rebelle avait aussi rejeté ces accusations, réclamant une "enquête indépendante".

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Selon la Mission de l’ONU au Congo (Monuc), les rebelles de la LRA se sont rendus coupables de ces exactions depuis le lancement le 14 décembre de cette opération militaire conjointe, intervenue après le refus répété du chef de la LRA Joseph Kony de signer un accord de paix avec Kampala.

Kony a échappé de justesse à un raid aérien contre le camp principal de la LRA dans la jungle du nord-est de la RDC, d’après les autorités ougandaises.

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Kampala avait paraphé en avril un accord de paix global venant couronner un processus de paix engagé en juillet 2006 afin de mettre un terme, dans le nord de l’Ouganda, à 20 ans d’une des guerres civiles les plus longues et les plus brutales d’Afrique.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes.

Des sources humanitaires, citant des sources locales, affirment que des dizaines de familles de Gurba, vivant dans la hantise d’une attaque de la LRA, ont déserté leur village pour se réfugier dans le chef-lieu du territoire, à Watsa.

Contacté au téléphone, le vice-gouverneur de cette province, Joseph Bangakya Angaze, a déclaré lundi à l’AFP qu’un milicien de la LRA avait été capturé dimanche par des groupes d’auto-défense locaux, qui avaient tué 13 rebelles lors des combats près de Doruma.

Selon lui, "les hommes de Joseph Kony se dirigent maintenant, par petits groupes et sur plusieurs axes, vers l’ouest, à la frontière avec la Centrafrique".

Les autorités provinciales vont par ailleurs demander au ministre de la Défense, attendu mardi à Kisangani, d’intégrer la Centrafrique dans l’opération conjointe contre les rebelles, a-t-il ajouté.

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