Présidentielle: la victoire se dessine pour le candidat d’opposition
L’opposant John Atta-Mills serait en passe de remporter le second tour de la présidentielle qui s’est déroulée dimanche au Ghana, selon des résultats non officiels rapportés par des médias locaux portant sur environ 80% des 230 circonscriptions.
Alors que les opérations de dépouillement ont commencé après la fermeture des bureaux dimanche à 17H00 (locales et GMT), la radio privée Joy FM annonçait que le candidat du Congrès national démocratique (NDC) obtiendrait 51,74% des voix contre 48,26% à Nana Akufo Addo, du Nouveau parti patriotique (NPP, au pouvoir), sur 189 circonscriptions.
10pxLa chaîne privée Metro-TV donnait une tendance similaire sur 192 circonscriptions, avec 51,29% à Atta-Mills contre 48,71% à Akufo Addo.
Les premiers chiffres officiels indiquent également que John Atta-Mills possède une légère avance, mais ces résultats ne portent que sur 38 circonscriptions.
Ces résultats partiels et non officiels, s’ils se confirment, constitueraient un retournement de tendance par rapport au premier tour du 7 décembre qui avaient mis aux prises sept candidats, et avait été remporté de peu par Nana Akufo Addo, un avocat de 64 ans, avec 49,13% des suffrages, contre 47,92% à John Atta-Mills, un professeur de droit également âgé de 64 ans.
Pour sa troisième participation, Atta-Mills se sentait d’autant plus confiant que, parallèlement au premier tour de la présidentielle, le NDC avait remporté la majorité au Parlement (114 sièges contre 107 pour le NPP). Les 9 sièges restants sont revenus à des partis minoritaires ou à des indépendants.
"Quelle que soit la nouvelle majorité, que le nouveau président soit Akufo Addo ou Atta-Mills, il faudra l’accepter et vivre avec pour les quatre prochaines années", avait pour sa part déclaré John Kufuor à la veille du scrutin.
Quelque 12,5 millions de Ghanéens étaient appelés à voter dimanche pour choisir un successeur à ce dernier qui quitte la scène après huit ans de pouvoir en léguant un pays considéré comme un modèle de démocratie en Afrique.
Si le premier tour a été unanimement salué comme un modèle de transparence et de démocratie pacifique, le second a été alourdi par des accusations croisées de fraude, alors que les observateurs étrangers veulent toujours croire que ce scrutin servira de modèle à tout le continent africain.
Pour Valerie Amos, qui dirige la mission du Commonwealth, ce second tour demeure crédible en dépit des rumeurs ambiantes. "Le scrutin est dans la ligne de celui du 7 décembre", a-t-elle dit à l’AFP.
Ces crispations de dernière minute avaient poussé John Kufuor à lancer un appel au calme samedi: "nous devons rester calmes et aller voter, pour que ce scrutin soit pacifique et légitime", avait-il déclaré après un entretien avec la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer.
Cette dernière avait estimé dès dimanche soir que les deux partis en lice se comportaient de façon "irresponsable" en se jetant à la figure des accusations de fraude.
"Il est irresponsable de continuer à répandre des rumeurs que rien ne vient étayer. Certaines personnes tentent de monter un dossier avant la fin même du vote au cas où ils perdraient, on a vu ça partout en Afrique", avait-elle déclaré.
Traduction concrète de la montée des tensions, les observateurs locaux et internationaux ont communément estimé lundi que le second tour avait été émaillé de bien plus d’incidents que le premier.
Le groupe d’observateurs locaux CODEO, qui avait déployé 4.000 personnes sur le terrain, a ainsi fait part de sa "préoccupation face au nombre croissant d’incidents", ajoutant qu’il enquêtait sur des dizaines de cas d’irrégularités présumées.
Aucun taux de participation n’est toujours disponible en milieu de journée. Le résultat final de la présidentielle devrait être annoncé mardi.
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