Kampala accuse la rébellion d’avoir massacré 45 personnes dans une église

L’armée ougandaise a accusé la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) d’avoir massacré notamment à la machette vendredi 45 personnes réfugiées dans une église dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).

Publié le 27 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Jointe par l’AFP, la rébellion a nié dimanche cette information, en revanche confirmé de source humanitaire.

"Nous avons été informés que les rebelles (de la LRA) ont tué 45 personnes (. . . ) Ils ont utilisé des machettes et des gourdins", a déclaré à l’AFP le capitaine Chris Magezi, porte-parole de l’opération conjointe des armées d’Ouganda, de RDC et du Sud-Soudan en cours contre la LRA dans le nord-est de la RDC.

la suite après cette publicité

"Nos troupes ont été informées du massacre hier (samedi) et sont à la poursuite des auteurs", a-t-il ajouté. Il a indiqué que l’armée disposait de preuves et de témoignages de survivants incriminant la rébellion ougandaise.

"Nous condamnons cet acte de haine commis par les terroristes de la LRA. Ils pensent qu’en tuant des civils innocents, ils vont intimider les forces armées alliées pour qu’elles stoppent l’opération; mais ils se trompent, nous continuerons à les poursuivre", a-t-il martelé.

Cette offensive a été lancée le 14 décembre après le refus répété du chef de la LRA Joseph Kony de signer un accord de paix avec Kampala. Selon Kampala, Kony a alors échappé de justesse à un raid aérien contre le camp principal de la LRA dans la jungle du nord-est de la RDC.

Le massacre de vendredi a eu lieu dans une église catholique située à environ 10 km au sud-est de la localité de Doruma, dans le district du Haut-Uele, à l’extrême nord-est de la RDC, selon l’armée ougandaise.

la suite après cette publicité

Cette localité est située à environ 40 km de la frontière avec le Soudan et environ 80 km de la Centrafrique.

Le capitaine Magezi a été joint par l’AFP depuis Kampala à Dungu (à environ 150 km au sud-est de Doruma), ville qui sert de base aux opérations militaires contre la LRA.

la suite après cette publicité

"Il s’agit d’une nouvelle campagne de propagande par l’armée ougandaise", a réagi de son côté le porte-parole de la LRA, David Nyekorach-Matsanga, affirmant que les combattants de la LRA ne se trouvent pas dans cette zone.

"Nous avons besoin d’une enquête indépendante pour déterminer qui est responsable de ce massacre à Doruma", a-t-il dit à l’AFP.

Le bilan de 45 morts a été confirmé dimanche sous couvert d’anonymat par un travailleur humanitaire d’une ONG internationale, joint par téléphone en RDC.

"Il y avait des restes de corps humains partout, dans et à l’extérieur de l’église; des enfants étaient parmi les victimes", a-t-il rapporté.

Selon cette source, les victimes étaient en majorité des femmes, enfants et personnes âgées qui craignaient des attaques de la LRA.

L’armée ougandaise a déjà accusé la rébellion d’avoir tué mercredi et jeudi au moins 35 civils dans des localités du nord-est de la RDC et du Sud-Soudan.

Kampala a paraphé en avril un accord de paix global venant couronner un processus de paix engagé en juillet 2006 afin de mettre un terme, dans le nord de l’Ouganda, à 20 ans d’une des guerres civiles les plus longues et plus brutales d’Afrique, qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de près de deux millions de personnes.

Des milliers d’enfants ont aussi été enlevés par la LRA et contraints de devenir des combattants ou des esclaves sexuels.

Mais Kony a refusé de le signer, réclamant la levée préalable de mandats d’arrêt lancés contre lui et ses principaux lieutenants.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires