Report du procès Belliraj, son avocat accuse les autorités de torture

Le procès du « réseau terroriste » dirigé par le Belgo-Marocain Abdelkader Belliraj a repris vendredi à Salé (près de Rabat) mais a été aussitôt reporté au 9 janvier à la demande d’un des 35 membres de la cellule présumée, a-t-on appris de source judiciaire.

Publié le 26 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Nouvellement désigné, l’avocat de l’un des détenus a demandé au tribunal antiterroriste de lui accorder un délai pour préparer ses plaidoiries, selon la même source. La cour a accédé à sa requête.

Par ailleurs, l’avocat d’Abdelkader Belliraj, Me Taoufik Idrissi, a accusé les autorités de « torture » et exigé l’ouverture d’une enquête.

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Dans une déclaration à l’AFP, Me Idrissi a indiqué avoir déposé le 15 décembre une requête auprès du ministère de la Justice et du parquet pour ouvrir une enquête sur cinq points: « enlèvement de (son) client par dix agents en civil, séquestration depuis plus de 2 mois, tortures de toutes sortes, extraction d’aveux sous la torture et menaces de mort, signature des procès-verbaux les yeux bandés ».

L’avocat considère que la police a recueilli de fausses déclarations d’Abdelkader Belliraj et va en conséquence demander l’annulation des procès-verbaux d’audition.

Un avocat belge, Me Vincent Lurquin, désigné par Belliraj pour le défendre aussi au Maroc, a assisté vendredi à l’audience.

« Le ministère marocain de la Justice m’a récemment informé dans une lettre que je n’avais pas le droit de plaider en faveur de Belliraj devant un tribunal marocain en raison de l’absence d’une convention maroco-belge en la matière », a déclaré Me Lurquin, du barreau de Bruxelles, joint au téléphone par l’AFP.

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« Je n’ai même pas pu rendre visite à Belliraj en prison. Je souhaite le rencontrer car il existe une partie belge dans ce dossier. Belliraj possède également la nationalité belge », a-t-il poursuivi.

Me Lurquin a indiqué qu’il introduirait « auprès de la justice belge la même demande » que son collègue marocain Taoufik Idrissi, « sur la base de la compétence universelle ».

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« J’irai même s’il le faut devant le Comité international contre la torture basé à Genève », a-t-il dit.

Les 35 membres du réseau présumé, dont le procès a commencé le 16 octobre devant le tribunal antiterroriste de Salé, sont poursuivis pour « assassinats et tentatives d’assassinats avec des armes à feu et vol qualifié ».

Leur chef présumé, Abdelkader Belliraj, 50 ans, a été arrêté le 18 février au Maroc avec plusieurs autres personnes, en possession d’ »un important arsenal d’armes à feu ».

Plusieurs journaux belges et marocains ont affirmé que Belliraj avait travaillé pour les services de renseignement belges.

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