Duel entre deux juristes de 64 ans pour le poste de président

Les Ghanéens, qui tournent la page de huit ans de présidence de John Kufuor, doivent choisir son successeur entre deux juristes sexagénaires, Nana Akufo-Addo du parti au pouvoir et John Atta-Mills de l’opposition.

Publié le 26 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Les deux hommes ont 64 ans. Nana Kufo-Addo est un avocat issu du Nouveau parti patriotique (NPP). John Atta-Mills, professeur de droit, est à la tête du Congrès national démocratique (NDC).

Plus connu sous le diminutif de "Nana", Nana Akufo-Addo, l’air solennel avec ses lunettes rondes, part avec une légère avance à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle (49,13% des suffrages au premier tour, le 7 décembre, contre 47,92% à John Atta-Mills).

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Depuis le début, il estime bonnes ses chances de remporter la victoire, s’appuyant sur "le travail de qualité accompli par le NPP ces huit dernières années" et citant notamment des progrès dans le système de soins et les infrastructures.

Fils d’Edward Akufo-Addo, qui fut président du Ghana au début des années 70 à l’époque où la fonction était purement honorifique, cet orateur cultivé, éduqué en Grande-Bretagne, qui aime le foot, la boxe, le jazz et la littérature, plait aux élites.

Avocat francophone ayant exercé cinq ans à Paris, il est aussi le chouchou des investisseurs. "Il les surclasse tous", selon un expert d’une banque d’investissement à Londres soulignant son "idée de génie" d’avoir pris pour co-listier Mahamudu Bawumia, économiste et gouverneur adjoint de la Banque centrale du Ghana.

M. Bawumia a mené en 2007 un emprunt obligataire de 750 millions de dollars qui a été sursouscrit quatre fois. Il a également contribué à mettre en oeuvre la réforme monétaire du "new cedi" à l’été 2007 (1 nouveau cédi = 10. 000 anciens).

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S’il gagne, Nana Akufo-Addo devra savoir "travailler de manière consensuelle" avec le nouveau Parlement dominé par l’opposition, avait-il concédé après les élections générales du 7 décembre.

Face à lui John Atta-Mills, professeur de droit au langage modéré, ancien vice-président de Jerry Rawlings, tentera sa chance à la présidence pour la troisième fois.

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Battu à deux reprises par le président sortant John Kufuor, il se dit pourtant confiant que son heure est arrivée. "De manière générale, les gens veulent un changement", affirme-t-il.

Souvent appelé "le prof", il se décrit comme un politicien honnête et humble ayant le courage d’accepter ses erreurs. "C’est un homme de principes, (. . . ) il n’est pas corruptible", estime le directeur de l’Institut pour la gouvernance démocratique (Ideg), Emmanuel Akwetey.

Bien que le Ghana soit souvent érigé en modèle de prospérité et de stabilité en Afrique de l’Ouest, Atta Mills estime que l’économie va mal. Durant sa campagne son slogan a été: "Pour un Ghana meilleur" après huit ans "d’échec lamentable". Dans son programme électoral, il affirme que le parti au pouvoir a légué une situation de "désespoir" à toute une génération.

"Je suis le leader d’un parti dont les valeurs clés pour diriger les affaires du pays sont le bien-être et l’approche humaine", a-t-il dit lors d’un meeting de campagne cette semaine.

Né en 1944 à Tarkwa, dans l’ouest du Ghana, il est titulaire d’un doctorat en droit d’une université britannique. Il a notamment été à la tête de la caisse des impôts ghanéenne.

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