Neuf militants, accusés de complot, toujours détenus

Neuf militants zimbabwéens, accusés de complot après avoir été enlevés, étaient toujours détenus jeudi malgré une décision de justice demandant mercredi soir leur transfert vers un hôpital, a-t-on appris auprès d’un de leurs avocats et du parti de Morgan Tsvangirai.

Publié le 24 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

« La police n’a pas respecté la décision du tribunal », a indiqué à l’AFP un de leurs avocats Beatrice Mtetwa. « Je doute qu’elle le fasse », a-t-elle ajouté.

« Nous demandons que nos membres et les autres militants enlevés, et non arrêtés, soient libérés », a réclamé le porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) Nelson Chamisa, demandant que la police respecte les lois.

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Un tribunal de Harare a ordonné mercredi que les neuf militants, qui ont parmi eux un bébé de deux ans, soient transférés de leur lieu de détention vers un hôpital. Ils ont été placés en détention provisoire jusqu’au 29 décembre.

La police n’a pu être jointe par l’AFP.

Jestina Mukoko, directrice de l’ONG Zimbabwe Peace Project (ZPP) et deux de ses employés ont été accusés d’avoir recruté ou incité des personnes pour suivre un entraînement militaire au Botswana voisin dans le but de renverser le gouvernement du président Robert Mugabe, selon la défense.

Six autres personnes du MDC, dont un couple avec leur bébé, ont également été enlevées et accusées de complot.

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Leurs avocats ont déposé une demande de remise en liberté, affirmant que certains militants avaient été torturés.

La directrice du ZPP, une organisation nationale des droits de l’Homme qui a travaillé sur les violences après la victoire du MDC aux élections générales fin mars, avait été enlevée chez elle le 3 décembre par des hommes armés se présentant comme des policiers. Elle avait été retenue dans un lieu inconnu.

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La justice avait ordonné aux policiers d’enquêter sur cet enlèvement et l’Union européenne (UE) avait demandé sa libération.

Plusieurs dizaines de militants du MDC et de défenseurs des droits de l’Homme ont été portés disparus ces derniers mois, pour la plupart enlevés à leur domicile dans des circonstances semblables à celles de Mme Mukoko.

Le ministre de l’information, Sikhanyiso Ndlovu, avait cependant démenti le 9 décembre que l’Etat soutenait les enlèvements. « Si certaines personnes sont conduites à la police pour les besoins d’une enquête, leurs proches disent ensuite qu’elles ont été enlevées », avait-il déclaré.

Dix jours plus tard, le leader du MDC avait menacé de suspendre les négociations avec M. Mugabe en vue de la formation d’un gouvernement d’union si les enlèvements de ses partisans se poursuivaient.

Il avait également demandé que les 42 membres de son parti ou militants des droits de l’Homme enlevés soient relâchées ou présentés devant la justice d’ici le 1er janvier.

« Ces enlèvements constituent une violation des droits de l’Homme et le régime de la Zanu-PF (parti du président Robert Mugabe) s’est mis dans une situation très embarrassante. C’est embarrassant pour le pays, la région et le continent », a affirmé M. Chamisa.

Le Zimbabwe est paralysé depuis plusieurs mois par une crise politique, qui se double d’une crise économique et humanitaire sans précédent. Une épidémie de choléra a fait près de 1. 200 morts en cinq mois et des millions d’habitants sont menacés de famine.

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