En Tunisie, le PDG du groupe CHO en détention pour corruption

Un procureur du pôle économique et financier a émis un mandat de dépôt contre Abdelaziz Makhloufi, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption financière et administrative dans la gestion du domaine étatique de Chaâl.

Mis en cause par le président Saïed pour des faits présumés de corruption, Abdelaziz Makhloufi a été arrêté placé en détention, le 11 novembre 2024. © CHO

Mis en cause par le président Saïed pour des faits présumés de corruption, Abdelaziz Makhloufi a été arrêté placé en détention, le 11 novembre 2024. © CHO

Publié le 12 novembre 2024 Lecture : 2 minutes.

Le patron du groupe CHO, premier exportateur d’huile d’olive de Tunisie, qui exploite une immense plantation d’oliviers appartenant à l’État, a été placé en détention pour des soupçons de corruption, ont annoncé plusieurs médias tunisiens lundi. Un procureur du pôle économique et financier à Tunis a émis un mandat de dépôt contre l’homme d’affaires Abdelaziz Makhloufi, dont le groupe CHO est connu à l’étranger pour ses marques Terra Delyssa ou Moresh, a indiqué le site d’information Business News, citant « une source proche du dossier ».

Makhloufi, également président du Club Sportif Sfaxien (CSS) de Sfax, l’un des principaux clubs du pays, avait été interpellé le 2 novembre dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption financière et administrative dans la gestion du domaine étatique de Chaâl qui s’étend sur 420 000 hectares dont environ 360 000 plantés en oliviers.

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Selon la radio Mosaïque FM, 15 personnes au total dont un ancien ministre de l’Agriculture, des cadres du ministère, un ex-directeur de l’Office des terres domaniales ainsi que des responsables de Chaâl sont poursuivies dans cette affaire.

Lors d’une visite dans la nuit du 30 octobre, le président Kaïs Saïed, qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, avait dénoncé des malversations financières et une mauvaise gestion du domaine de Chaâl, dans une vidéo officielle montrant des tracteurs abandonnés et des arbres mal entretenus. « La guerre d’épuration contre la corruption se poursuivra sans relâche », a martelé le chef de l’État, estimant qu’il n’ « est pas question de vendre les biens des Tunisiens ».

Ce 10 novembre, Kaïs Saïed a effectué une autre visite sur le domaine étatique Henchir Enfidha, spécialisé dans la production de légumes et de fruits, et y a déploré des infrastructures en mauvais état, ordonnant l’ouverture d’une enquête judiciaire pour appropriation illégale de fonds publics.

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L’Office national de l’huile (ONH) prévoit une hausse de 50 % des exportations d’huile d’olive tunisienne à près de 300 000 tonnes sur une production d’environ 340 000 tonnes, à la faveur d’une récolte qui s’annonce bonne cette saison 2024-2025 (en hausse de 55 % sur un an avec 1,7 million de tonnes d’olive).

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(Avec AFP)

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