Wade a demandé le rappel de l’ambassadeur de France, selon le Canard Enchaîné

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a, selon Le Canard Enchaîné de mercredi, demandé le rappel de l’ambassadeur de France à Dakar Jean-Christophe Rufin qui, toujours selon le journal, a vivement critiqué la gestion du pays.

Publié le 24 décembre 2008 Lecture : 1 minute.

Le Canard écrit que M. Wade a demandé au président Nicolas Sarkozy de rappeler M. Rufin « et de nommer à Dakar un diplomate plus supportable ». Interrogé par l’AFP, l’Elysée a répondu qu’il n’avait « rien à dire à ce sujet ». « C’est le Quai d’Orsay qui gère », a-t-on ajouté.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier, a déclaré que le Quai « n’a reçu aucune demande de cette nature ». « Nous menons, notamment grâce à notre ambassadeur, un dialogue régulier et constructif avec le Sénégal », a-t-il ajouté.

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Le Canard Enchaîné fait état de deux télégrammes « confidentiel défense » rédigés le 3 octobre, dans lesquels M. Rufin déconseille « une aide française massive » au Sénégal si Paris ne formule pas « des exigences très fermes », et « l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition ».

« Le président (sénégalais, ndlr) multiplie les voyages planétaires (. . . ) et lance des projets somptuaires. (. . . ) Venir en aide au Sénégal sans lui demander de réformer profondément son système politique reviendrait à fournir à un toxicomane la dose qu’il demande mais qui le conduit un peu plus sûrement vers sa fin », poursuit M. Rufin, selon la même source.

Paris vient d’accorder à Dakar un prêt exceptionnel de 125 millions d’euros, après approbation du Fonds monétaire international (FMI) qui a absous le 19 décembre le Sénégal pour les insuffisances notées dans l’application d’un programme de réforme de l’économie.

Une « petite phrase » ironique de M. Rufin avait fait polémique au Sénégal mi-décembre, une vice-présidente du Sénat ayant même demandé des « excuses publiques ».

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L’ambassadeur, qui s’exprimait avant l’octroi de l’aide financière de la France et faisait référence aux « fuites » parues dans la presse sur le montant du prêt, avait déclaré: « Au Sénégal, il est très difficile de garder des secrets. Tout le monde sait tout, ou tout le monde croit tout savoir, donc dit n’importe quoi ».

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