Mugabe qualifie Bush de « cheval mourant »

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a qualifié mardi de « cheval mourant » son homologue américain George W. Bush et son administration « en déclin », alors que l’épidémie de choléra continue de se propager avec près de 1. 200 morts selon un nouveau bilan de l’Unicef.

Publié le 22 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Cette maladie, qui se transmet par les eaux usées, a fait 1. 174 morts et près de 24. 000 malades depuis août, a indiqué cette agence onusienne. Un journal gouvernemental zimbabwéen a estimé à « au moins 750 » le nombre de décès.

Mardi, le président Mugabe s’est concentré sur les questions politiques: il a qualifié de « stupides » les dernières déclarations des Etats-Unis sur l’impossibilité de former un gouvernement d’union nationale avec le plus vieux chef d’Etat africain après la signature d’un accord mi-septembre.

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M. Bush, en fin de mandat, ne « connaît même pas (cet accord). Il n’a aucune relation avec lui. Qu’il garde ses commentaires pour lui. Ils sont immérités, hors de propos, stupides et idiots », a déclaré M. Mugabe aux funérailles d’un membre de son parti.

« Ce sont les derniers coups de sabots d’un cheval mourant. Nous n’allons évidemment pas payer attention à une administration en déclin. Le destin du Zimbabwe est entre les mains des Zimbabwéens », a affirmé le chef de l’Etat, 84 ans dont 28 au pouvoir.

La secrétaire d’Etat adjointe Jendayi Frazer, qualifiée de « petite fille » par M. Mugabe dans le quotidien d’Etat The Herald, avait estimé dimanche qu’un gouvernement d’union n’était pas possible et la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice avait annoncé le lendemain son intention de consulter des alliés des Etats-Unis pour renforcer les sanctions internationales.

Harare a répliqué dès mardi matin dans The Herald: « Nous n’avons pas de temps à perdre avec le pipeau diplomatique du président américain George W. Bush. Nous savons que cette administration est sur le départ. Pourquoi s’en soucier ? », a affirmé le porte-parole du président Mugabe, George Charamba.

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Il a également rejeté les prises de position de Londres qui a fermement appelé, comme Washington et Paris, au départ de Robert Mugabe. Pour M. Charamba, le gouvernement de Gordon Brown est aussi sur le départ et il ne fait qu’essayer de gagner des points au niveau national avec ses « gesticulations » sur le Zimbabwe.

Pékin, un des rares alliés de Harare, a par ailleurs accusé mardi des « médias occidentaux » d’avoir déformé un rapport d’experts des Nations unies évoquant la possibilité que des armes chinoises aient été vendues au Zimbabwe, via la République démocratique du Congo et le Soudan.

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Le Zimbabwe est plongé dans la paralysie politique depuis la défaite historique du régime aux élections générales de mars. M. Mugabe et son rival Morgan Tsvangirai ont signé mi-septembre un accord de partage du pouvoir pour sortir de cette crise mais les deux hommes n’arrivent toujours pas à s’entendre sur la formation d’un gouvernement d’union.

Cette impasse politique se double d’une crise humanitaire sans précédent. L’épidémie de choléra pourrait toucher quelque 60. 000 personnes, selon des organisations internationales, qui estiment par ailleurs que la moitié de la population est menacée de famine en raison de l’effondrement de l’économie.

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